Prise en charge du cancer du sein : état des lieux en 2025 et projection pour l’avenir

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Une femme sur huit va développer un cancer du sein au cours de sa vie. Les derniers chiffres de la Ligue nationale contre le cancer donnent le frisson. Environ 61 214 nouveaux cas ont été recensés en 2023 et plus de 913 000 personnes sont victimes de cette pathologie en France.

À l’occasion d’Octobre rose, mois permettant de sensibiliser les femmes au dépistage précoce et de soutenir celles qui sont touchées par cette maladie, la rédaction d’Ymanci fait le point sur la prise en charge des soins et des dispositifs liés à ce traitement par l’Assurance maladie et par la complémentaire santé alors que l’année 2025 est bientôt finie.

Le rôle de l’Assurance maladie et de la mutuelle santé

Le cancer du sein requiert des traitements pénibles et longs qui impactent la vie privée, professionnelle et financière des patientes. Face à la lourdeur des traitements et à leurs répercussions sur tous les aspects de la vie, l’Assurance maladie et la mutuelle santé, aussi appelée complémentaire santé, permettent le remboursement des soins et des traitements liés à cette pathologie, la plus fréquente chez les femmes. Mais à quelle hauteur les soins sont-ils remboursés ?

Ce que rembourse l’Assurance maladie pour le traitement d’un cancer du sein

Le cancer du sein étant reconnu comme une affection longue durée (ALD), certains soins et traitements sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie¹. Les principaux actes couverts sont :

  • Les séances de chimiothérapie et les médicaments associés.
  • Les séances de radiothérapie.
  • Les médicaments d’hormonothérapie.

La chirurgie n’est remboursée qu’à hauteur de 80 % du tarif conventionnel.

Bon à savoir

Des restes à charge pour les patientes atteintes d’un cancer du sein

Les patientes doivent faire face à des restes à charge plus ou moins lourds selon les soins perçus et les établissements dans lesquels elles sont soignées. Les principaux frais annexes, qui ne sont pas encore couverts par l’assurance maladie, sont :

  • Le forfait jour hospitalier: il s’agit d’une participation financière du patient aux frais d’hébergement et d’entretien lors d’une hospitalisation. Il est de 20 € par jour.
  • Les dépassements d’honoraires, notamment dans le secteur privé.
  • Les franchises médicales ou les participations forfaitaires.

Le reste à charge peut rapidement devenir conséquent. D’où l’importance de disposer d’une mutuelle santé efficace pour compléter cette couverture.

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Ce que rembourse la complémentaire santé pour un traitement lié au cancer du sein

Les mutuelles santé peuvent couvrir une partie, voire la totalité des frais annexes, en fonction des garanties prises lors de la souscription du contrat. Il est donc impératif de vérifier puis de modifier, le cas échéant, le niveau des garanties pour la chirurgie, les traitements innovants, la reconstruction mammaire, les soins de soutien comme le suivi psychologique, par exemple.

En effet, les soins non conventionnés et les actes non pris en charge par l’Assurance maladie ne sont remboursés que si la mutuelle santé le prévoit explicitement. Une couverture assurantielle optimale est primordiale dans les moments difficiles.

Selon le contrat souscrit, ces soins et ces dispositifs peuvent être pris en charge par la complémentaire santé, comme :

  • Le forfait hospitalier en cas de chirurgie.
  • Les dépassements d’honoraires pratiqués par certains praticiens.
  • Les prothèses mammaires externes.
  • Les prothèses capillaires: la chute des cheveux est l’un des effets secondaires du traitement par la chimiothérapie.
  • La chambre particulière et le lit accompagnant.
  • Les soins de support: séances de kinésithérapeute, soutien psychologie, activité physique adaptée (APA), achat de crème ou de vernis, etc.
  • Les médicaments homéopathiques qui ne sont plus remboursés par l’assurance maladie depuis janvier 2021, que vous soyez ou non en ALD.

Bon à savoir

Face à une prise en charge encore trop partielle des soins liés à cette pathologie, une nouvelle loi pourrait garantir un remboursement plus juste et plus adapté pour les patientes.

Les perspectives pour demain ? Une loi votée mais toujours pas appliquée

Une loi, votée le 5 février 2025 et publiée au Journal officiel le lendemain, pourrait améliorer significativement la prise en charge intégrale par l’Assurance maladie des soins et des dispositifs spécifiques au cancer du sein. Seulement voilà, cette loi n’est pas encore applicable. En effet, certains décrets n’ont pas été publiés.

Si cette loi entrait en vigueur, elle pourrait alléger considérablement le reste à charge des patientes. Parmi les mesures annoncées pour un meilleur remboursement, nous retiendrons :

  • L’exonération du forfait journalier hospitalier.
  • Les franchises médicales.
  • Les participations forfaitaires.
  • La prise en charge totale des dépassements d’honoraires notamment ceux relatifs à la chirurgie de reconstruction mammaire.

Elle pourrait également intégrer plusieurs soins de support comme :

  • Le soutien psychologique.
  • Les prothèses capillaires.
  • Le tatouage médical de l’aréole et du mamelon.
  • Les produits cosmétiques pour atténuer les effets secondaires des traitements : crèmes hydratantes, vernis protecteurs, etc.

Quelles sont les raisons de ce retard ?

La liste des soins et des dispositifs concernés, des modalités de prise en charge, des montants alloués ou encore des critères d’éligibilité n’a pas encore été définie avec précision. Ces éléments doivent être précisés via des décrets et des arrêtés qui auraient dû être publiés dans un délai de six mois. C’est-à-dire courant août 2025 !

Il va sans dire que cette loi marquerait un tournant important pour les quelque 913 000 personnes, vivant avec un cancer du sein actif ou en surveillance, dans l’Hexagone. La rédaction d’Ymanci va suivre l’évolution de ce dossier et ne manquera pas de revenir vers vous dès qu’elle en saura plus.

Ce qu'il faut retenir

¹ Pour bénéficier d’une prise en charge des soins et du versement des indemnités journalières en cas d’un arrêt de travail, il faut vous adresser au régime d’assurance maladie auquel vous être rattaché. Plusieurs régimes d’assurance maladie, qui dépendent de la situation professionnelle et sociale, existent dans l’Hexagone. Les principaux régimes sont :

Le régime général : il s’applique aux salariés, aux demandeurs d’emploi, aux retraités et à leurs ayants droit. Il est administré par la Caisse primaire d’Assurance Maladie (CPAM).

Le régime social des indépendants (RSI) : il est dédié aux artisans, aux commerçants, aux professions libérales, à certains dirigeants d’entreprise et à leurs ayants droit. Il est géré par le RSI ou par des organismes conventionnés.

Le régime agricole : il s’adresse notamment aux exploitants et salariés agricoles, aux retraités de ce secteur et leurs ayants droit. Sa gestion est assurée par la Mutuelle Sociale Agricole (MSA).

Les régimes spéciaux : ils couvrent les fonctionnaires, les agents de la SNCF, de la RATP, d’EDF, etc. Sans oublier leurs ayants droit. Ils sont pilotés par les caisses rattachées à chaque secteur.

La couverture maladie universelle (CMU) : elle permet aux personnes qui ne sont pas affiliées à un régime de protection sociale de bénéficier d’une couverture maladie. La CMU complémentaire (CMUC) offre une prise en charge complémentaire des dépenses liées à la santé, sous conditions de ressources.