Note de conjoncture économique de mai 2025
Depuis le début de l’année 2025, la situation économique française est marquée par l’incertitude et des signaux contrastés. Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis ravive les craintes d’un conflit commercial avec l’Europe, et les répercussions de cette politique protectionniste inquiètent les marchés et les consommateurs français. Pourtant, quelques indicateurs économiques restent modérément encourageants, notamment du côté de l’inflation.
Ce qu'il faut retenir
- L’économie française en 2025 est à la croisée des chemins.
- Si l’inflation reste maîtrisée et les taux soutenus par la BCE, la consommation et la confiance des ménages peinent à repartir.
- L’immobilier pourrait profiter du printemps si les conditions restent favorables.
- Toute dégradation internationale – notamment liée à la politique de Donald Trump – pourrait rapidement inverser cette tendance fragile.
Inflation modérée mais persistante
L’inflation en France est contenue à 1,3 % sur un an en avril 2025, bien inférieure à celle de la zone euro (2,2 %), selon l’Insee. L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie et produits alimentaires volatils, est stable à 1,3 %, selon la Banque de France.
Si cette modération semble rassurante, les Français restent pessimistes : beaucoup anticipent une hausse prochaine des prix. Ces hausses concernent notamment les produits manufacturés après les soldes, alors que les prix de l’énergie continuent de baisser, suivant le recul du coût des produits pétroliers.
La Banque de France projette une inflation légèrement ascendante à moyen terme (1,3 % en 2025, 1,6 % en 2026, 1,9 % en 2027), bien que toujours inférieure à l’objectif de 2 % de la BCE.
Consommation et moral des ménages en berne
Selon l’Insee, la consommation des ménages baisse fortement. En mars, les dépenses ont reculé de 1 % en volume. Ce fléchissement traduit un manque de confiance persistant.
En avril, l’indice de confiance des ménages est stable par rapport à mars, il est de 92. Cet indicateur reste sous sa moyenne de longue période comme le souligne l’INSEE. Ce dernier était de 100 de janvier 1987 à décembre 2024. Les Français sont plus inquiets pour leur situation financière future (-7 points), même si leur capacité d’épargne future est perçue comme stable.
Dans ce contexte, beaucoup de ménages estiment qu’il est plus opportun de consommer plutôt que d’épargner, et certains se tournent vers des achats importants, malgré les incertitudes.
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Le climat des affaires s’améliore timidement
Côté entreprises, le moral se redresse très doucement et reste morose. L’indice de confiance progresse légèrement en avril, atteignant 97 points, restant toutefois en dessous de la moyenne historique, selon l’Insee. Rappelons que le point le plus bas depuis 3 ans avait été atteint en juillet 2024 et en avril 2021 au sortir du covid avec 94 points.
L’immobilier entre espoir et prudence
Le marché immobilier est un baromètre essentiel de la santé économique. Or, en 2025, il est tiraillé entre plusieurs forces opposées. Les taux d’intérêt, en hausse depuis un pic de l’OAT à 3,68 % en mars, ont entraîné un relèvement des barèmes bancaires. Une hausse susceptible de réduire le pouvoir d’achat immobilier des ménages, freinant ainsi les transactions.
Cependant, l’intervention de la Banque centrale européenne, qui a abaissé ses taux directeurs pour la sixième fois consécutive, pourrait limiter cette tendance haussière. La BCE cherche ainsi à stimuler l’investissement et la consommation malgré les tensions mondiales.
Dans le neuf, l’activité immobilière reste faible, tant dans le gros œuvre que dans le second œuvre. Toutefois, deux mesures du gouvernement donnent un peu d’espoir aux professionnels : l’extension du prêt à taux zéro et l’exonération des droits de donation. Dans l’ancien, les ventes ont progressé au premier trimestre 2025.
Côté prix de l’immobilier, ils ont connu une hausse légère (+0,3 % au premier trimestre), selon le baromètre Se Loger. En avril 2025, la hausse a été de 0,1 %, à comparer à celle d’avril 2024 qui était de 0,3 %. Se Loger parle d’une reprise timide du marché immobilier.
Si cela profite aux vendeurs, cela pourrait inciter certains acheteurs à différer leur projet, d’autant que l’incertitude pèse encore. La politique américaine, le conflit russo-ukrainien et le niveau élevé du déficit public français restent des facteurs de fragilité.