Téléthon 2025 : maladies neuromusculaires et assurance emprunteur
Événement caritatif incontournable de la fin d’année, le Téléthon mobilise chaque premier week-end de décembre des centaines de milliers de bénévoles, donateurs et chercheurs autour d’un même objectif : lutter contre les maladies neuromusculaires, maladies qui affectent directement la capacité motrice des personnes touchées en s’attaquant aux muscles, aux nerfs et aux neurones moteurs.
À l’occasion de l’édition 2025 du Téléthon, qui aura lieu les 5 et 6 décembre prochain, la rédaction d’Ymanci souhaite mettre en lumière ces pathologies rares, souvent méconnues, et les nombreux défis auxquels doivent faire face les malades.
Parmi ces enjeux, l’accès à l’assurance emprunteur est un obstacle souvent sous-estimé. Ces maladies, évolutives et invalidantes, sont généralement considérées par les assureurs comme des risques aggravés, entraînant des conditions d’assurance plus strictes, des surprimes, voire des refus.
Au-delà de rappeler le rôle essentiel du Téléthon, dont le soutien à la recherche médicale contribue à améliorer progressivement la qualité de vie des personnes atteintes, y compris dans leurs démarches administratives et financières, l’article proposé ci-dessous explique pourquoi ces maladies compliquent l’accès à l’assurance, retrace les difficultés rencontrées par les emprunteurs et dévoile les solutions existantes pour contourner ces obstacles, notamment grâce aux dispositifs légaux comme la convention AERAS.
Suivez-nous dans cette plongée au cœur de l’enjeu majeur que représente l’accès à l’assurance emprunteur pour les personnes touchées par les maladies neuromusculaires.
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Téléthon et maladies neuromusculaires
Organisé chaque année début décembre par l’AFM, Association française contre les myopathies, le Téléthon a pour mission de financer, grâce aux nombeux dons perçus, la recherche et l’accompagnement autour des maladies neuromusculaires, qui touchent l’unité motrice : muscles, nerfs et neurones moteurs.
Le Téléthon joue un rôle essentiel non seulement dans la recherche scientifique visant à développer des traitements innovants, mais aussi dans l’accompagnement des patients et de leurs familles, souvent confrontés à de nombreuses difficultés au quotidien.
Les 3 missions du Téléthon
Guidée par l’urgence de la maladie évolutive, l’AFM, au travers du Téléthon, poursuit trois missions principales qui structurent son engagement envers les personnes atteintes de maladies neuromusculaires et toutes les maladies rares.
La première mission est guérir. Le Téléthon finance la recherche scientifique pour mieux comprendre ces pathologies rares, et soutient le développement de thérapies innovantes, comme la thérapie génique, qui offre de réels espoirs de guérison aux malades.
La deuxième mission est aider. En attendant des traitements efficaces, l’AFM-Téléthon s’engage à soutenir les malades et leurs familles dans leur vie quotidienne, en réduisant les situations de handicap. Cela inclut l’accès au diagnostic, à des soins adaptés partout en France, ainsi qu’à des aides humaines et technologiques qui facilitent le quotidien.
Enfin, la troisième mission est communiquer. Lors du marathon télévisé diffusé chaque année pendant deux jours sur les chaînes de France Télévision, le Téléthon s’emploie à améliorer la connaissance sur les maladies rares en partageant et en expliquant les avancées de la recherche et des progrès thérapeutiques.
Les maladies neuromusculaires, le combat du Téléthon et de l’AFM
D’après le site AFM Téléthon, il existe autour de 300 maladies neuromusculaires différentes, qui touchent la structure de l’unité motrice composée du muscle, de la jonction nerf-muscle et du neurone moteur.
Les maladies neuromusculaires se manifestent par une faiblesse musculaire qui peut apparaître à tout âge, avec des impacts variables selon les types de maladies (atteinte des muscles proximaux, distaux, du visage, de la déglutition, etc.). Elles touchent une personne sur 2000 en France.
La majorité de ces pathologies sont d’origine génétique (myopathies, dystrophies, amyotrophies spinales, …) ou auto-immune (myasthénie auto-immune, myosites). Parmi les myopathies les plus fréquentes, figure la maladie de Steinert, la myopathie facio-scapulo-humérale et la maladie de Duchenne. La neuropathie héréditaire de Charcot-Marie-Tooth est la plus fréquente des maladies neurologiques héréditaires.
Avec plus de 96 millions d’euros récoltés l’année dernière (96 553 593 euros pour être exact), il est important de rappeler que l’action du Téléthon dépasse la seule dimension médicale. Elle est aussi un levier essentiel pour lever les freins sociaux et financiers, et permettre à chacun, malgré la maladie, de réaliser ses projets d’avenir dans des conditions équitables.
Maladies neuromusculaires et accès à l’assurance de prêt
Si les maladies neuromusculaires complexifient les gestes du quotidien des malades et alourdissent la charge de leurs proches, elles représentent également un coup de frein brutal lors de la souscription d’une assurance de prêt immobilier. Or, comme vous le savez sûrement, l’assurance emprunteur est une étape incontournable pour obtenir un crédit immobilier, condition nécessaire à l’achat d’un logement. Un projet de toute une vie, qui ne doit pas être réservé aux personnes en bonne santé !
Ces pathologies sont généralement considérées par les compagnies d’assurance comme « affections de longue durée » (ALD), qui se traduisent par une évaluation plus rigoureuse du risque et des conséquences spécifiques sur les garanties et les conditions d’assurance.
Risque aggravé et évaluation médicale
Rares et nécessitant des soins spécialisés sur le long terme, les maladies neuromusculaires sont jugées comme un risque aggravé de santé par les assureurs, car elles sont souvent évolutives, invalidantes et peuvent entraîner une incapacité de travail et des complications médicales importantes.
Certaines maladies neuromusculaires évoluent par crises ou phases, et leurs conséquences (invalidité, arrêts de travail) sont prises en compte dans l’évaluation du risque par l’assureur.
Pour cette raison, l’assureur exige, dans la majorité des cas, un questionnaire médical très détaillé, des bilans complémentaires, et peut demander un suivi par un médecin expert pour évaluer précisément l’état de santé de l’emprunteur. Cette évaluation est déterminante pour définir les conditions d’assurance.
Surprime, exclusions et refus
Trouver une assurance emprunteur se révèle plus complexe pour une personne porteuse d’une maladie génétique que pour une personne en bonne santé. Le risque pour un assureur de prendre en charge les mensualités d’un prêt immobilier est par nature plus fort du fait des conséquences handicapantes de la maladie.
En fonction de la gravité et de l’évolution de la pathologie, l’assureur peut appliquer plusieurs mesures pour couvrir au maximum ce risque, voire le gommer intégralement.
Ces mesures, qui affectent le coût et la couverture de l’assurance, peuvent se traduire par :
- Une surprime, à savoir une majoration du tarif d’assurance. Cette surprime permet à la compagnie d’assurance de compenser le risque qu’elle juge plus élevé. De manière naturelle, ce surcoût se répercute directement sur le coût total du crédit et peut rendre le projet d’acquisition plus difficile à financer pour l’emprunteur.
- Des exclusions de garanties. L’assureur peut décider d’exclure certains risques liés à la maladie. À titre d’exemple, l’invalidité ou l’incapacité de travail liée spécifiquement à la pathologie peut être retirée du contrat, ce qui signifie que l’emprunteur ne sera pas couvert si sa maladie entraîne une perte de revenus ou d’autonomie. Ces exclusions réduisent fortement la protection offerte par l’assurance, laissant l’emprunteur exposé à des difficultés financières en cas d’aggravation de son état.
- Un refus pur et simple. Dans certains cas, les plus graves ou les plus évolutifs notamment, avec une incidence forte sur l’espérance de vie par exemple, l’assurance peut refuser de couvrir l’emprunteur. Ce refus d’assurance rend alors impossible l’obtention d’un crédit immobilier classique, et peut mettre fin à un projet cher d’acquisition immobilière.
Impact sur les garanties incapacité et invalidité
Les troubles moteurs, la faiblesse musculaire progressive ou les crises associées aux maladies neuromusculaires peuvent conduire à une perte d’autonomie ou une incapacité de travailler.
Au travers d’un questionnaire de santé, les assureurs évaluent le risque et le prennent en compte pour définir les montants et la nature des garanties d’incapacité temporaire ou permanente, ce qui peut entraîner des restrictions importantes sur ces garanties.
Restrictions sur la garantie incapacité temporaire (ITT)
La garantie ITT permet, en cas d’arrêt de travail temporaire, la prise en charge partielle ou totale des mensualités du crédit immobilier. Cependant, pour les maladies neuromusculaires, cette garantie est fréquemment exclue des contrats d’assurance ou soumise à des conditions très strictes (durée d’arrêt, hospitalisation prouvée, opérations chirurgicales).
Restrictions sur la garantie invalidité
La garantie invalidité vise à couvrir l’assuré en cas de perte définitive de capacité à travailler. Les maladies neuromusculaires peuvent entraîner des exclusions partielles (seulement certaines formes ou stades de la maladie sont pris en charge), voire une absence de couverture si le trouble n’entre pas dans les critères contractuels.
En cas de maladie neuromusculaire, les garanties incapacité et invalidité sont souvent restreintes, exclues ou soumises à de fortes conditions. Une analyse attentive des contrats, éventuellement via la délégation d’assurance, et le recours à des courtiers spécialisés sont donc nécessaires pour trouver des solutions de couverture adaptées à la situation spécifique de chaque patient.
Solutions en cas de refus ou de difficulté à trouver une assurance emprunteur
Face aux difficultés spécifiques rencontrées par les personnes atteintes de maladies neuromusculaires pour accéder à une assurance emprunteur, il existe aujourd’hui plusieurs dispositifs et solutions concrètes. Grâce à une mobilisation associative, notamment celle de l’AFM-Téléthon, et à l’évolution du cadre législatif, le secteur s’adapte progressivement pour intégrer davantage d’équité et répondre aux besoins des patients.
La convention AERAS
Pour lutter contre les refus et les exclusions de garantie, la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) a été mise en place pour faciliter l’accès à l’assurance et donc au crédit, pour les personnes souffrant de maladies graves ou chroniques, dont les maladies neuromusculaires.
Ce dispositif impose aux assureurs d’étudier chaque dossier en trois niveaux successifs, et cherche à proposer une solution acceptable à chaque étape, tout en encadrant le montant des surprimes et en facilitant l’obtention de garanties minimales (décès, incapacité).
La convention AERAS joue un rôle clé pour éviter les refus systématiques et réduire les exclusions, sécurisant ainsi de nombreux projets immobiliers.
La délégation d’assurance
L’assurance emprunteur proposée par l’établissement prêteur, appelée contrat groupe, est très souvent peu adaptée aux emprunteurs affectés par une maladie neuromusculaires génétiques ou auto-immunes.
Il s’avère plus intéressant, d’un point de vue couverture de risques notamment, de faire valoir le principe de la délégation d’assurance. La délégation d’assurance consiste à choisir une assurance emprunteur externe à la banque prêteuse.
Cette démarche est particulièrement intéressante pour les personnes concernées par une maladie neuromusculaire, pour combler les contrats groupes bancaires qui excluent souvent les risques aggravés.
En passant par la délégation, vous pouvez pus facilement trouver des assureurs spécialisés en risques médicaux, bénéficier de garanties personnalisées et parfois obtenir une tarification plus avantageuse.
La suppression du questionnaire de santé grâce à la loi Lemoine
Depuis juin 2022, la loi Lemoine permet à certains emprunteurs d’être dispensés du questionnaire médical lors de la souscription à une assurance de prêt immobilier. Cette suppression s’applique aux crédits immobiliers inférieurs à 200 000 € par personne et dont le remboursement doit s’achever avant les 60 ans de l’emprunteur.
Ce dispositif protège les personnes en situation de maladie évolutive ou ayant eu des antécédents médicaux, leur permettant d’accéder à l’assurance emprunteur sans pénalisation liée à la santé.
Cette avancée majeure limite les refus et les surprimes pour une partie des emprunteurs concernés par des maladies neuromusculaires.
Le recours à un courtier spécialisé
Faire appel à un courtier spécialisé en assurance de prêt, comme Ymanci, est une démarche fondamentale.
Ces professionnels maîtrisent le marché des assureurs acceptant les profils médicaux complexes. Nous courtiers mettent en concurrence les offres entre elles, vous accompagnent dans la constitution de votre dossier, optimisent vos chances d’acceptation, et négocient pour vous les meilleures conditions.
Votre conseiller Ymanci vous conseille aussi sur l’application de la convention AERAS, la délégation et les outils récents comme la loi Lemoine, afin de maximiser les chances d’obtenir une couverture adaptée et financièrement accessible.
Ce qu'il faut retenir
- Pendant deux jours, les 5 et 6 décembre prochain, le Téléthon mobilisera ses forces autour des maladies neuromusculaires, encore trop méconnues du grand public.
- Les personnes affectées par les maladies neuromusculaires rencontrent des difficultés pour obtenir une assurance emprunteur.
- Jugées comme un risque aggravé de santé, ces maladies restreignent les garanties couvertes et engendrent, la plupart du temps, un surcoût.
- La convention AERAS et bien d’autres dispositifs légaux permettent de faciliter l’accès à l’assurance emprunteur.
- L’appel à un coutier spécialisé en assurance de prêt reste le réflexe gagnant pour trouver le contrat qui vous convient malgré votre maladie.