Inflation et risques alimentaires
Étude statistique mars 2025
Une étude FLASHS pour Ymanci.fr
Ymanci lève le voile sur les changement d’habitudes des Français !
Après une première étude fin 2023 sur le regard des Français face à l’endettement et le lancement de son premier observatoire des travaux en 2024, Ymanci s’intéresse aujourd’hui aux comportements d’achat et de consommation de produits alimentaires.
Ymanci, en collaboration avec l’institut FLASHS, a réalisé une enquête, en janvier 2025, auprès de 2 000 Français pour décrypter les impacts de l’inflation alimentaire sur leurs habitudes de consommation. Les résultats sont édifiants : face à la hausse des prix, chacun ajuste ses dépenses à sa manière.
79 % des Français interrogés déclarent avoir changé les habitudes d’achat alimentaire.
Cette étude s’inscrit dans une démarche plus large menée par Ymanci, qui s’engage depuis plusieurs années à comprendre les comportements financiers des Français. À travers ses analyses et ses outils innovants, la société a pour ambition de fournir aux consommateurs des solutions concrètes pour mieux gérer leur budget au quotidien. Que ce soit par le biais de conseils pratiques, d’applications dédiées ou d’études sociétales approfondies, Ymanci met tout en œuvre pour accompagner les Français dans un contexte économique en constante évolution.
La présente étude met en lumière les défis auxquels les Français font face, révélant une précarité croissante et des arbitrages budgétaires complexes. Mais elle révèle aussi leur capacité d’adaptation et leur créativité pour surmonter ces obstacles.
Que vous soyez consommateur ou acteur du secteur alimentaire, ces données offrent une opportunité unique pour mieux comprendre les attentes et besoins actuels. Ensemble, repensons nos habitudes pour construire un avenir plus solidaire et durable !
L’ESPRIT DES FRANçais marquÉ par l’inflation

En dépit d’une stabilité des prix alimentaires, voire d’une baisse pour certains produits, constatée par l’INSEE durant l’année écoulée, l’écrasante majorité des Français estime que ceux-ci ont augmenté au cours des 12 derniers mois.
Ils sont 95 % à le dire, dont près des deux tiers (63 %) considèrent même que leur ticket de caisse a fortement progressé.
Ce sentiment traverse de manière homogène toutes les tranches d’âge et toutes les catégories de revenus.
Au-delà du traditionnel « Tout augmente », l’inflation subie en 2022 et 2023, sa très forte médiatisation et le fait que les prix sont, de toute façon, bien plus élevés qu’il y a trois ans, expliquent pourquoi cette perception d’une hausse continue est à ce point ancrée dans l’esprit de nos concitoyens.
quand l’inflation redÉfinit nos assiettes

Comme le montrent les résultats de l’étude, la flambée des prix de ces dernières années a clairement modifié les comportements d’achat des Français : 79 % déclarent avoir changé au moins l’une de leurs pratiques en raison de l’inflation.
Pour certains, il s’agit de jongler entre qualité et économies grâce aux promotions ou aux programmes de fidélité. Pour d’autres, c’est une lutte quotidienne où réduire la diversité et la quantité des repas devient inévitable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Près de la moitié (48 %) achètent aujourd’hui plus de produits en promotion qu’auparavant.
- 43 % recourent de façon accrue aux programmes de fidélité proposés par les enseignes.
- 49 % sont désormais plus attentifs aux prix unitaires.
- 38 % comparent les tarifs de manière plus systématique, voire répartissent leurs courses entre plusieurs magasins afin de bénéficier des meilleures offres.
Les marques de distributeur apparaissent comme les gagnantes de ces stratégies puisque 37 % des personnes interrogées les privilégient maintenant, et 30 % fréquentent plus souvent les magasins discount.
Les applications de suivi des promotions et les catalogues promotionnels connaissent également un regain d’intérêt chez les consommateurs, avec respectivement 28 % et 30 % de Français qui les consultent plus régulièrement.
En revanche, le vrac n’a pas connu de réelle embellie puisque seuls 14 % des répondants se tournent plus fréquemment vers cette forme d’achat pour leurs produits alimentaires.
Pour finir, 8 % déclarent solliciter plus souvent les banques alimentaires en raison de l’inflation.
DES CHOIX ALIMENTAIRES CHAMBOULés

L’inflation des prix des aliments a contraint de très nombreux Français à acheter moins, voire plus du tout, certains produits.
La viande et le poisson ont été les premières victimes de ces arbitrages, 43 % des personnes interrogées ayant réduit ou arrêté leur consommation.
Si le renoncement, partiel ou total, à la charcuterie de 27 % d’entre elles peut apparaître comme une bonne nouvelle en matière de santé, bien plus inquiétante est la part (20 %) de celles et ceux qui ont agi de même avec les fruits et légumes frais.
Le bio fait également les frais de l’inflation puisque 30 % des répondants ont réduit leurs achats en la matière.
Dépenser et consommer différemment
Afin d’économiser de l’argent, les consommateurs optimisent plus que par le passé et de différentes manières leurs dépenses alimentaires. Ils sont 65 % dans ce cas.
Près de la moitié des Français (48 %) achètent davantage d’aliments à prix réduit en raison de leur date limite proche, tandis que 30 % réduisent la taille de leurs portions et conservent les restes, signe d’une gestion plus stricte des repas.
Plus d’un Français sur cinq (21 %) réchauffe ses aliments plus d’une fois, et 13 % indiquent manger davantage de repas froids.
25 % consomment plus qu’auparavant des aliments ayant dépassé leur date limite de consommation quand 18 % les sentent plus souvent afin de vérifier s’ils sont encore consommables.
Plus de la moitié des personnes interrogées indiquent utiliser des applications anti-gaspillage, dont 22 % les consultent plus fréquemment aujourd’hui.

CONSOMMER AU-DELÀ DES DATES DE PÉREMPTION
L’écrasante majorité (81 %) de ceux qui consomment des aliments dont la date de péremption est dépassée le fait avec les produits laitiers, dont certains, comme les yaourts et les fromages, sont jugés sûrs à plusieurs jours de distance.
Les produits secs ou en conserve (64 %) sont aussi largement concernés, car leur durée de conservation réelle dépasse souvent leur DLUO (date limite d’utilisation optimale).
Si plus d’un répondant sur deux (51 %) mange des fruits et légumes au-delà de la date indiquée, en s’appuyant généralement sur l’aspect visuel de la fraicheur, la prudence est plus de rigueur en ce qui concerne la charcuterie, consommée dans ces conditions par 23 % des personnes.
Moins nombreux encore (21 %) sont ceux qui prennent des risques sanitaires avec la viande et le poisson.
LA Précarité alimentaire : UN DéFI MAJEUR

La précarité alimentaire affecte aujourd’hui le quotidien de très nombreux Français.
Pour certains, l’inflation va bien au-delà des ajustements d’achat. Elle pousse une partie croissante de la population dans une précarité alimentaire inquiétante :
- Par manque d’argent, un tiers (33 %) déclare avoir déjà sauté des repas plusieurs fois par mois, dont 14 % le font quelques fois par semaine et 6 % presque tous les jours.
- Une triste réalité qui touche plus particulièrement les jeunes : 48 % ont entre 18-24 ans, 53 % ont entre 25-34 ans (contre 25 % pour les 50-64 ans et 14 % pour les plus de 65 ans).
- Les classes populaires sont également fortement concernées puisque 48 % de ceux percevant moins de 1 300 € mensuels y sont contraints, dont 28 % disent que cela leur arrive plusieurs fois par semaine.
- C’est le double des personnes dont le revenu mensuel se situe au-dessus de 2 500 € par mois, lesquelles sont 21 % à dire qu’il leur arrive de sauter des repas pour des raisons financières, dont 14 % plusieurs fois hebdomadairement.
Santé : l’équilibre nutritionnel en danger

Produits de moins bonne qualité ou en quantités réduites et repas esquivés ne sont pas sans conséquences sur l’équilibre nutritionnel des consommateurs.
58 % des Français interrogés estiment que l’inflation et les arbitrages qu’elle leur a imposés ont eu un impact négatif, dont 21 % jugent qu’il a été très négatif.
Chiffres qui varient considérablement selon le niveau de revenus des personnes interrogées : 70 % de celles dont les ressources mensuelles sont inférieures à 1 300 € font le constat de conséquences négatives sur leur nutrition, soit 25 points de plus que pour les catégories aisées (45 % parmi ceux percevant plus de 2 500 € par mois).
Cuisiner autrement POUR éCONOMISER

Face à la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, les Français redoublent d’ingéniosité en cuisine !
Les trois quarts (74 %) indiquent avoir modifié leur manière de faire chauffer leur nourriture.
Plus de la moitié (56 %) éteignent désormais le four ou la plaque plus tôt et terminent la cuisson avec la chaleur résiduelle, tandis que 48 % optent préférentiellement pour l’usage du micro-ondes ou de la plaque.
Moins répandu, cuisiner à une température inférieure à l’habitude s’avère une solution pour 36 % des répondants quand 30 % réduisent le temps de cuisson des plats nécessitant des durées longues.
Près d’un tiers (31 %) veille à chauffer ses plats pendant les heures creuses.
Ces nouvelles pratiques montrent une volonté d’optimisation qui pourrait inspirer bien d’autres consommateurs.
UnE PRISE DE CONSCIENCE FACE AU gaspillage

Si l’inflation impose des sacrifices, elle a aussi permis un changement positif : la lutte contre le gaspillage alimentaire.
8 Français sur 10 (80 %) déclarent gaspiller moins d’aliments depuis qu’ils ont été confrontés à l’inflation, dont 47 % estiment même qu’ils gâchent beaucoup moins qu’avant.
Une démarche bénéfique pour leurs finances… mais aussi pour la planète !
LE POIDS SUPPLéMENTAIRE DES CRéDITS
Un focus sur les répondants ayant un ou des emprunts en cours, soit quelque 1 013 personnes, permet de mesurer le poids des remboursements sur les dépenses alimentaires.
Pour ceux qui remboursent un crédit, l’impact sur le budget alimentaire est significatif : 62 % indiquent que leurs crédits impactent leur budget nourriture, dont 25 % disent que cet impact est fort.
Lorsque l’on croise avec les revenus, l’on s’aperçoit de différences assez marquées dans la perception de ce poids, évoqué par 73 % de celles et ceux qui perçoivent entre 1 300 et 1 900 € par mois contre 53 % pour les revenus supérieurs à 2 500 € mensuels.
Les personnes les plus modestes (moins de 1 300 €) sont pour leur part 68 % à en faire état, chiffre légèrement au-dessus de celui affiché pour la catégorie 1 900-2 500 € (62 %).
Logiquement, la majorité des répondants remboursant un emprunt estiment que des mensualités moins élevées donneraient un bol d’air à leurs dépenses de nourriture. Ils sont 59 % à le dire. Une certitude plus marquée chez les 18-34 ans (70 %), qui décline au fur et à mesure de l’avancée en âge des personnes interrogées pour atteindre 46 % chez les plus de 65 ans.
Enquête réalisée par FLASHS pour Ymanci.fr du 21 au 28 janvier 2025 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 2 000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française