OBSERVATOIRE YMANCI DES TRAVAUX EN FRANCE

Qu’il s’agisse d’embellir son habitation, d’améliorer son confort ou encore de réduire le coût de la facture énergétique, des millions de Français entreprennent chaque année des travaux plus ou moins importants dans leur logement.

Quels types de travaux privilégient-ils ? Quelles sont leurs principales motivations ? Quel budget y consacrent-ils ? Comment les financent-ils ? Quelle connaissance ont-ils des performances énergétiques de leur habitation ?

Afin de répondre à ces questions, Ymanci et l’agence spécialisée en data FLASHS ont confié à la plateforme Selvitys le soin d’interroger un panel conséquent de quelque 7 600 propriétaires et locataires résidant en France métropolitaine.

Les résultats de cette vaste étude dressent un état des lieux significatif du rapport des Français aux travaux d’amélioration de leur logement, particulièrement à l’heure où la transition énergétique est devenue un enjeu majeur pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et la hausse des factures de gaz et d’électricité.  

Les trois quarts (74%) des propriétaires interrogés indiquent avoir déjà effectué des travaux dans le logement qu’ils occupent, plus de la moitié (55%) les ayant réalisés au cours des trois dernières années. Par ailleurs, 13% déclarent l’envisager dans l’avenir.  

Parmi ceux (13%) qui n’ont pas fait de travaux et ne comptent pas en faire, la raison principale invoquée est que leur habitation n’en nécessite pas. Ils sont 6 sur 10 (60%) dans ce cas. Viennent ensuite le coût de ces travaux, obstacle identifié par le tiers (32%) des personnes concernées, puis la volonté de ne pas s’endetter (16%) ou encore, dans une moindre mesure, la difficulté à trouver des entreprises fiables et compétentes (10%) pour mener à bien leur projet.

La nature des travaux engagés est très diversifiée. Toutefois, ce sont les travaux courants d’embellissement de leur intérieur, à l’exemple d’une nouvelle couche de peinture ou du changement des sols, qui sont les plus cités (66% des propriétaires s’y sont consacrés). Plus conséquente, la rénovation de certaines pièces, comme la cuisine ou la salle de bain, a été engagée par près d’un propriétaire sur deux (47%), les travaux de rénovation énergétique (isolation, panneaux solaires…) prenant la troisième place (31%). Un quart des répondants a entrepris des travaux à l’extérieur de leur habitation, qu’il s’agisse d’aménager une terrasse ou d’installer une piscine (26%), ou encore de rénover une façade ou une toiture (23%). Enfin, un propriétaire sur dix (10%) ayant réalisé des travaux en a profité pour agrandir son logement via une extension ou la création d’une dépendance.

Pour la grande majorité (78%), le fait d’entreprendre des travaux a répondu à la volonté d’améliorer le confort global de leur logement. Parmi les autres motivations, faire baisser la facture énergétique et accroitre la valeur du bien possédé sont cités respectivement par 40% et 39% des propriétaires. Bien moins déterminants dans le choix de s’engager dans des travaux, l’opportunité de bénéficier d’aides publiques a incité 11% des répondants, tandis que la possibilité, ce faisant, de lutter contre le réchauffement climatique n’en n’a décidé que 8%. Par ailleurs, le fait de télétravailler a conduit plus ou moins fortement 30% des propriétaires concernés par le distanciel à se lancer dans des travaux visant à améliorer le confort de leur domicile.

Globalement, le montant moyen consacré aux différents types de travaux se situe très majoritairement sous la barre des 20 000 € et s’avère, dans la plupart des cas, inférieur à 10 000 €.

C’est le cas du rafraichissement intérieur (84% ont dépensé moins de 10 000 € et 12% entre 10 000 et 20 000 €), de la rénovation intérieure (55% moins de 10 000 € et 33% entre 10 000 et 20 000 €), des travaux de rénovation énergétique (53% moins de 10 000 € et 28% entre 10 000 et 20 000 €) de la rénovation extérieure de l’habitation(51% moins de 10 000 € et 33% entre 10 000 et 20 000 €) ou encore de l’aménagement extérieur (48% moins de 10 000 € et 32% entre 10 000 et 20 000 €).

Sans surprise, ce sont les travaux d’agrandissement qui nécessitent les investissements les plus importants : 44% des propriétaires concernés disent avoir dépensé plus de 20 000 € pour les réaliser, dont 22% plus de 50 000 €.

Pour financer les travaux qu’ils ont entrepris dans leur habitation principale, 30% des propriétaires interrogés dans cette étude ont souscrit un crédit. Une proportion que l’on retrouve également dans les réponses de ceux qui envisagent de se lancer, puisqu’ils sont 27% à dire qu’ils emprunteront pour mener à bien leur projet.

Lorsqu’ils font appel au crédit, le niveau des taux d’intérêt est une donnée particulièrement scrutée par les propriétaires concernés. Plus de la moitié (55%) précisent qu’il s’agit du facteur le plus important à leurs yeux. 26% sont pour leur part principalement sensibles au montant des mensualités qu’ils auront à honorer, la durée du remboursement et le montant total empruntable n’étant respectivement cités comme indicateurs majeurs que par 10% et 9% des répondants.

74% des propriétaires qui ont entrepris des travaux dans leur logement connaissent le principe du regroupement de crédits. 17% y ont d’ailleurs eu recours pour financer leurs projets. Parmi eux, un quart (24%) n’auraient pu réaliser leurs travaux sans le regroupement de crédits, et 36% indiquent que leur tâche aurait été plus compliquée.  

Si 78% des propriétaires et des locataires estiment que leur logement est thermiquement bien isolé, moins d’un quart (22%) considèrent qu’il l’est très bien. 18% des personnes interrogées font pour leur part état d’une habitation mal isolée, voire, pour 4%, très mal isolée.

Depuis 2006, et plus encore depuis sa refonte en 2021, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) constitue un indicateur fort de la qualité de l’isolation d’une habitation. Toutefois, à peine plus de la moitié des Français (56%) connaissent la lettre – de A pour les plus performants à G pour les passoires thermiques – associée à leur logement.

Parmi ces derniers :

–          13% résident dans un logement de classe A : la plus économe en énergie

–          24% dans un logement de classe B : très économe

–          28% dans un logement de classe C : relativement économe

–          20% dans un logement de classe D : consommation moyenne

–          9% dans un logement de classe E : énergivore

–          4% dans un logement de classe F : très énergivore

–          2% dans un logement de classe G : extrêmement énergivore

Ainsi, un peu plus du tiers (37%) des personnes interrogées vivent dans une habitation considérée comme économe en énergie (A et B), et 15% subissent d’importantes déperditions d’énergie (de E à G) en raison d’une isolation insuffisante et/ou d’appareils de chauffage peu performants. Si l’on se réfère aux 36,2 millions de logements comptabilisés par l’INSEE en France en 2021, ce sont donc près de 5,5 millions de logements qui afficheraient un DPE défavorable.

57% des propriétaires et 51% des locataires disent que le DPE a joué un rôle important ou très important dans leur décision d’acheter ou de louer leur logement, tandis que 17% des premiers et 29% des seconds indiquent que ce critère comme n’a pas été déterminant dans leur choix. Pour une part non négligeable des répondants – 26% des propriétaires et 20% des locataires -, le DPE n’existait pas lorsqu’ils ont emménagé dans leur nouvelle résidence.

La moitié (50%) des propriétaires qui ont réalisé des travaux de rénovation énergétique dans leur logement ont bénéficié d’aides publiques du type MaPrimeRenov’ tandis que 31% indiquent qu’ils n’y étaient pas éligibles. Si 7% n’avaient pas connaissance de tels dispositifs, 12% y ont finalement renoncé, jugeant le temps nécessaire à consacrer au dossier peu rentable par rapport au montant espéré ou parce que les démarches leur semblaient trop compliquées.

Les propriétaires qui ont pu accéder à ces aides témoignent dans l’ensemble d’une opinion positive. Plus de 8 sur 10 (81%) expriment ainsi leur satisfaction quant au montant obtenu, tandis que dans des proportions approchantes, 78% que le rapport temps investi/montant de l’aide leur a paru bénéfique et 77% que le délai de versement s’est avéré correct. Enfin, 7 sur 10 (70%) estiment que les démarches à effectuer pour obtenir ces aides ont été faciles.

Étude réalisée par questionnaire autoadministré du 5 au 11 avril 2024 par Selvitys pour Ymanci.fr et FLASHS auprès d’un panel de 7 600 personnes (dont 4 567 propriétaires et 3 033 locataires) âgées de plus de 18 ans, représentatif de la population française.

Retrouvez également l’étude IFOP-YMANCI de novembre 2023 sur le pouvoir d’achat des français à l’approche des fêtes de fin d’année.