Loi de finance et budget des ménages : ce qui attend les Français dès le mois prochain

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Le budget est un sujet épineux pour beaucoup de ménages français. Il figure en tête de leurs principales préoccupations. Autant dire que les esprits s’échauffent aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les foyers, chaque année quand le gouvernement présente son projet de loi de finances (PLF). Celui de 2025 n’aura pas enfreint cette vérité. Certes, la France a un budget depuis le mercredi 5 février. Enfin, dirons-nous ! Mais son accouchement a été difficile¹.

Est-ce que ce budget est un beau bébé pour les particuliers ? Voyons un peu ce qu’il ressort de cette naissance controversée après l’adoption définitive du Parlement, le 6 février, à la suite de l’approbation par le Sénat.

Les mesures qui feront du bien à votre porte-monnaie :

  • Indexation sur l’inflation à hauteur de 1,8 % du barème de l’impôt sur le revenu.
  • Prolongation jusqu’en décembre 2025 de l’exonération sociale et fiscale sur les pourboires.
  • Application jusqu’en 2026 du dispositif de monétisation des RTT.
  • Réduction d’impôt de 75 % pour les particuliers faisant des dons aux associations d’aide aux personnes, sous certaines conditions.

Les mesures qui vont dégrader votre porte-monnaie

  • Imposition minimale à hauteur d’au moins 20 % pour les ménages les plus aisés via une contribution différentielle.
  • Durcissement du malus pour les véhicules polluants.
  • Hausse de la TVA à 20 % pour l’achat et la pose de chaudière à gaz.
  • Augmentation de la taxe pour les billets d’avion.
  • Réduction de 100 % à 90 % du taux de remplacement de la rémunération de certains fonctionnaires.

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Voici le détail de ces augmentations et de ces baisses…

Le barème de l’impôt sur le revenu est ajusté sur l’inflation, à hauteur de 1,8 %

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les Français ! Le gouvernement français a relevé les seuils d’imposition. Ce relèvement des seuils va ainsi empêcher certains contribuables de basculer dans la tranche supérieure après la hausse des salaires due à l’inflation. Découvrez les tranches, elles sont toujours au nombre de cinq, du barème de l’impôt sur le revenu (IR) :

  • Les revenus inférieurs à 11 497 euros ne seront pas imposables.
  • La tranche imposée à 11 % concernera les revenus allant de 11 498 à 29 315 euros.
  • Celle à 30 % sera appliquée à la part des revenus comprise entre 29 315 et 83 823 euros.
  • La quatrième tranche imposée à 41 % commencera désormais à 83 823 euros et sera plafonnée à 180 294 €.
  • Quant aux revenus qui excèdent ce seuil, ils seront imposés à 45 %.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que, sans cette indexation, plus de 17 millions de foyers fiscaux, auraient vu leur imposition augmenter. Rappelons que la déclaration 2025 des revenus de 2024 débutera au mois d’avril.

Les ménages les plus aisés sont assujettis à une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR)

Cette nouvelle n’a sûrement pas été applaudie par les foyers concernés par cette mesure. Les contribuables, dont le revenu fiscal de référence franchit les 250 000 euros pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple, seront, effectivement, imposés sur une année, à hauteur d’au moins 20 %. Ils devront, par conséquent, s’acquitter de cette contribution sur les revenus 2025. Grâce à cet effort temporaire des ménages les plus aisés, l’État espère empocher deux milliards d’euros.

Une « contribution exceptionnelle » va également s’appliquer sur les bénéfices des grandes entreprises pendant un an. Cette réforme va concerner les sociétés réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à un milliard d’euros et comprenant deux taux :

  • 20,6 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre un et trois milliards.
  • 41,2 % pour celles dont le chiffre d’affaires s’élève à trois milliards ou au-delà.

Environ 24 000 foyers fiscaux sont concernés par cette surtaxe temporaire. Toutefois, elle pourrait être remplacée par un dispositif plus pérenne en 2026.

Le malus écologique pour une voiture thermique est durci

La décision de durcir le malus est jugée regrettable par les automobilistes et certains professionnels de l’automobile. Une voiture thermique, polluant davantage qu’une électrique, verra son malus renforcé dès le 1er mars prochain. Le seuil de déclenchement, à savoir le niveau d’émission de CO2 à partir duquel il faut payer cette surtaxe, est fixé dès :

  • 113 grammes de CO2 par kilomètre émis pour la période du 1er mars au 31 décembre 2025.
  • 108 grammes de CO2 par kilomètre émis pour 2026.
  • 103 grammes de CO2 par kilomètre émis pour 2027.

Jusqu’à présent, ce seuil de déclenchement était à 118 g/km de CO2.

Le taux de TVA sur l’achat et la pose des chaudières à gaz évolue

Cette mesure va non seulement impacter les professionnels, mais aussi le budget des particuliers. Le taux est désormais fixé à 20 % pour les particuliers qui veulent installer une chaudière à gaz. Elle était passée à 10 % pour les chaudières à très haute performance, depuis un arrêté de décembre 2024. Cette taxe sur la valeur ajoutée (TVA), concernant les autres chaudières, était à 10 %.

La taxe sur les billets d’avion s’envole

Cette décision ne fait pas les affaires des particuliers, mais aussi des acteurs du transport et du tourisme. Les prix des billets vont grimper pour les passagers des vols dits commerciaux partant de France. La taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), instaurée en 2006, passe de :

  • 7,30 euros pour un billet en classe économique pour les destinations européennes, au lieu de 2,63 euros, avant l’adoption du projet de loi de finances 2025.
  • 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines.

L’aviation d’affaires est également concernée par cette réforme. Les passagers devront payer :

  • 420 euros pour une destination proche.
  • 2 100 euros pour une destination lointaine.

Cette réforme prendra effet à compter du 1er mars 2025. Quant au produit de la taxe, il devrait passer de 460 millions d’euros l’année dernière à environ 1 milliard en 2025.

L’indemnisation des fonctionnaires en arrêt maladie est réduite

Cette mesure a été critiquée par les syndicats. Il s’agit de réduire de 100 % à 90 % le taux de remplacement de la rémunération des agents publics contractuels et de certaines catégories de la fonction publique en arrêt maladie ordinaire. Les cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle ne sont pas concernés. En revanche, le nombre de carence des fonctionnaires pour un arrêt maladie restera à un jour au lieu de trois initialement proposés.

Pourboires, RTT, dons à des associations : quelles sont les mesures fiscales ?

Elles restent inchangées. Le gouvernement n’a pas touché  :

  • À l’exonération sociale et fiscale sur les pourboires qui est prolongée en 2025.

Il faut savoir que les pourboires empochés directement par le salarié ou reversés par l’employeur au personnel en contact avec la clientèle sont exonérés de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, sous certaines conditions, depuis le 1er janvier 2022. Ce traitement de faveur sera appliqué jusqu’au 31 décembre 2025.

  • Au dispositif de monétisation des jours de réduction du temps de travail, connu sous l’acronyme RTT, qui sera effectif jusqu’à fin 2026.
  • Au dispositif dit « Coluche » qui sera toujours d’actualité. Il offre une réduction d’impôt de 75 % pour les sommes versées à des associations d’aide aux personnes en difficulté. Tous les versements effectués depuis le 1er janvier 2024 seront retenus dans la limite de 1 000 €.

PLF 2025 : retour sur les principales mesures prises dans l’immobilier et le logement

Dans l’immobilier et le logement, certaines décisions ont été accueillies avec optimisme. D’autres ne sont pas vues d’un bon œil, notamment par les investisseurs potentiels. Le secteur de l’immobilier et du logement a, en effet, enregistré des changements à la suite de l’adoption du projet de loi de finances 2025. Ces modifications, valables aussi bien pour les particuliers que les professionnels du secteur immobilier, concernent notamment les points suivants :

  • Le prêt à taux zéro (PTZ).
  • La fiscalité des locations meublées non professionnelles (LMNP).
  • Les droits de mutation à titre onéreux (DTMO).
  • L’exonération des droits de mutation à titre gratuit (DMTG).

Ce qu’il faut retenir de l’adoption du budget 2025 pour les particuliers

  • Le barème de l’impôt est indexé sur l’inflation. Le soulagement pour de nombreux contribuables français.
  • Les hauts revenus devront payer une contribution différentielle.
  • Le malus pour les véhicules dits polluants est durci.
  • La TVA pour l’achat et la pose d’une chaudière à gaz augmente.
  • Les billets d’avion seront plus chers.
  • Les indemnisations des arrêts maladie pour les fonctionnaires baissent.

¹Le budget a été acté le mercredi 5 février, mais la tâche ne fut pas facile. Souvenez-vous ? Il n’avait pu être présenté qu’à l’automne 2024 par le gouvernement de Michel Barnier, après avoir été retardé à cause de la dissolution de l’Assemblée nationale au début du mois de juin 2024, le 9 plus précisément. Rappelons que ce texte avait été pensé pour redresser les comptes publics approximativement à 60 millions d’euros et pour diminuer le déficit public de 5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Mais sa naissance avait été une nouvelle fois repoussée après la censure décidée par les députés le 4 décembre 2024, dont certains ne voulaient pas revendiquer la paternité du PLF 2025.

Cette fois-ci, le Premier ministre, François Bayrou a échappé à de nouvelles motions de censure. Le projet de loi de finances 2025 affiche une prévision de croissance de 0,9 % et ambitionne de diminuer de déficit publié de 5,4 % du PIB en 2025 après les 6,1 % enregistrés en 2024.

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