Loi Scrivener et rachat de crédits : l’essentiel à savoir

Publié le , mis à jour le par Hugues ROLLAND DU ROSCOÄT -

Vous souhaitez en apprendre davantage sur les lois encadrant le rachat de crédits ? Découvrez notre article Loi Scrivener et rachat de crédits pour comprendre comment le droit français protège l’emprunteur lors d’un crédit à la consommation ou d’un prêt immobilier.

Ce qu'il faut retenir

La loi Scrivener constitue une avancée essentielle pour protéger les droits des emprunteurs dans le cadre des crédits à la consommation et immobiliers. Découvrez la dans ses moindres détails sans plus attendre.

Loi Scrivener 1 : la réglementation applicable au crédit à la consommation

La loi Scrivener 1 concerne le crédit à la consommation. Elle est aussi connue sous le nom de loi n°78-22 du 10 janvier 1978 relative à l’information et à la protection des consommateurs dans le domaine de certaines opérations de crédit. Cette mesure vise à renforcer la protection de l’emprunteur, des co emprunteurs et des cautions.

L’essentiel de la loi Scrivener 1 pour les crédits à la consommation

La loi Scrivener 1 améliore l’information des emprunteurs contractant un crédit à la consommation. Elle s’applique aussi bien dans le cadre de l’octroi d’un prêt que lors d’un rachat de crédits. Ce dispositif législatif prévoit les mesures suivantes.

  • Une offre préalable de crédit ou OPC (pré-contrat) est transmise à l’emprunteur, aux co-emprunteurs et éventuellement aux cautions.
  • Les conditions mentionnées dans l’offre préalable de crédit (OPC) sont maintenues durant une période de quinze jours au minimum à compter de son émission.
  • Un délai de rétractation de 14 jours calendaires est accordé à l’emprunteur après signature du contrat de prêt.
  • L’OPC comporte les informations obligatoires suivantes : identité de l’emprunteur et de la banque ou de l’établissement de prêt, montant du crédit, durée, taux annuel effectif global (TAEG). L’OPC indique également le montant du remboursement avec et sans assurance emprunteur, le montant des frais et le coût final de l’emprunt.
  • Un échéancier prévisionnel ou tableau d’amortissement peut vous être remis à l’emprunteur. Il précise le montant des mensualités en tenant compte de la part de capital, des intérêts et de l’assurance emprunteur à rembourser chaque mois. Il fait également paraître le capital restant dû chaque mois. Cet échéancier n’est pas obligatoire dans le cadre d’un crédit à la consommation, contrairement au prêt immobilier.
  • Le remboursement anticipé d’un crédit à la consommation inférieur à 21 500 € d’une durée maximale de 7 ans n’entraîne pas de frais. Au-delà de ces seuils, l’établissement bancaire est libre de fixer des IRA, indemnités de remboursement anticipé.

Caractéristiques des crédits à la consommation concernés par la loi Scrivener 1

La loi Scrivener 1 s’applique aux prêts à la consommation répondant aux critères suivants.

  • Le montant du prêt à la consommation est compris entre 200 et 75 000 euros.
  • Le crédit est remboursable sur plus de trois mois.

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Loi Scrivener 2 : la réglementation applicable au crédit immobilier

La loi Scrivener 2 concerne le crédit immobilier. Elle est aussi connue sous le nom de  loi n°79-596 du 13 juillet 1979 relative à l’information et à la protection des emprunteurs dans le domaine immobilier. Cette série de mesures complète et renforce la loi n°78-22 du 10 janvier 1978 en matière d’information. Elle s’en démarque avec l’introduction du concept de clause suspensive d’obtention de prêt protégeant l’emprunteur acquéreur lors de l’achat d’un bien immobilier.

Une loi protectrice de l’emprunteur en cas de prêt immobilier

La loi Scrivener 2 pose un certain nombre de règles protectrices en faveur de l’emprunteur immobilier. Ses dispositions visent à garantir son consentement éclairé lors de la conclusion d’un contrat de prêt immobilier. À ce titre, elle fixe de nouvelles exigences en termes de publicité, d’offre de prêt, d’assurance et de droit de rétraction. Elle prévoit également une interdépendance entre le crédit immobilier et le contrat de vente du bien (clause suspensive d’obtention de prêt).

Les règles de publicité dans le cadre du prêt immobilier

En France, toute publicité portant sur l’un des prêts immobiliers mentionnés dans la loi doit préciser :

  • l’identité du prêteur ;
  • la nature du prêt ;
  • l’objet du prêt.

Si la publicité comporte des éléments chiffrés, elle doit également indiquer :

  • la durée du l’emprunt ;
  • le coût total du crédit ;
  • le taux effectif global du crédit (TAEG).

Toutes les mentions obligatoires doivent être présentées de manière lisible et compréhensible. Les documents publicitaires doivent informer l’emprunteur de son droit de réflexion et du fait que la vente est subordonnée à l’attribution du prêt.

Les obligations du prêteur à propos de l’offre préalable de prêt

L’organisme de crédit doit formuler par écrit une offre de prêt envoyée gratuitement à l’emprunteur. Cette offre doit contenir des informations détaillées sur :

  • les parties impliquées ;
  • la nature du prêt ;
  • le coût total de l’emprunt ;
  • les modalités de mise à disposition des fonds, etc.

Toute modification des conditions du prêt doit donner lieu à une nouvelle offre préalable.

Les modalités d’assurance de prêt depuis les lois Scrivener

Si le prêteur exige ou propose une assurance liée à l’emprunt, certaines règles spécifiques s’appliquent. Il s’agit notamment de la nécessité d’une notification sur les risques couverts et les modalités de mise en jeu de l’assurance. L’emprunteur a le droit de résilier le contrat de prêt si l’assureur refuse l’agrément de l’assuré.

Condition de validité de l’offre et droit de réflexion de l’emprunteur

L’offre de crédit oblige le prêteur à maintenir ses conditions pendant au moins trente jours à compter de sa réception par l’emprunteur. L’emprunteur et les cautions ne peuvent accepter l’offre qu’après un délai de réflexion de dix jours après réception du contrat.

La clause suspensive d’obtention de prêt pour les crédits immobiliers

L’acceptation de l’offre de prêt est soumise à la condition suspensive de la non-conclusion du contrat de vente dans un délai de quatre mois. En clair, si le contrat pour lequel l’emprunt est demandé n’est pas conclu dans un délai de quatre mois à compter de l’acceptation, le prêt est annulé.

Caractéristiques des prêts immobiliers concernés par la loi Scrivener 2

La loi Scrivener 2 s’applique aux prêts destinés à financer diverses opérations immobilières, notamment :

  • l’acquisition de biens immobiliers à usage d’habitation ou professionnel ;
  • la souscription ou l’achat de parts ou d’actions de sociétés immobilières ;
  • les dépenses liées à la construction, la réparation, l’amélioration ou l’entretien de biens immobiliers sous condition de seuil ;
  • l’achat de terrains destinés à la construction.

Depuis 1979, d’autres mesures sont venues compléter la loi Scrivener. Il s’agit notamment des lois suivantes :

  • loi Neiertz, relative à la prévention et au règlement des difficultés liées au surendettement des particuliers et des familles ;
  • loi Murcef portant mesures urgentes de réformes à caractère économique et financier ;
  • loi Lagarde portant réforme du  crédit à la consommation ;
  • loi de régulation bancaire et financière ;
  • loi Hamon relative à la consommation.

Quels sont les avantages de la loi Scrivener pour les emprunteurs ?

La loi Scrivener a profondément transformé le marché du crédit en France, en particulier pour les crédits immobiliers et à la consommation.

Comme vous avez déjà pu le lire, son objectif principal est de protéger les consommateurs face aux établissements prêteurs, en leur offrant des garanties et une transparence accrues lors de la souscription d’un prêt. La loi Scrivener offre :

Une information claire et complète

  • La loi impose aux banques et organismes de crédit de fournir à l’emprunteur une offre de prêt détaillée et standardisée, mentionnant clairement tous les éléments essentiels : identité des parties, montant, durée, taux annuel effectif global (TAEG), échéancier, frais annexes, conditions d’assurance, etc.
  • Cette transparence permet aux consommateurs de comparer facilement les offres entre différents établissements et de prendre une décision éclairée.

Un délai de réflexion obligatoire

  • Avant de signer une offre de prêt immobilier, l’emprunteur bénéficie d’un délai de réflexion légal de 10 jours minimum. Pendant ce temps, il peut étudier l’offre, consulter des professionnels ou renoncer sans aucune pression commerciale.

Un droit de rétractation

  • Après la signature d’un crédit à la consommation, l’emprunteur dispose d’un délai de 14 jours pour se rétracter sans justification ni pénalité, ce qui évite les engagements précipités.
  • Pour les crédits immobiliers, la rétractation est possible dans le cadre de la clause suspensive d’obtention de prêt, protégeant l’acheteur si le financement n’est pas accordé.

Une protection contre les abus

  • La loi encadre strictement les indemnités de remboursement anticipé (IRA) en cas de remboursement avant terme : elles sont limitées à six mois d’intérêts ou 3 % du capital restant dû, évitant ainsi des frais excessifs pour l’emprunteur.
  • En cas de litige avec le promoteur ou le constructeur, l’emprunteur peut demander au tribunal la suspension temporaire du remboursement du prêt, jusqu’à la résolution du conflit.

Une sécurité tout au long du crédit

  • La loi Scrivener s’applique à tous les types de projets immobiliers, qu’il s’agisse de l’achat d’une résidence principale, secondaire, d’un investissement locatif, ou de travaux de rénovation.
  • Elle protège les particuliers (et non les sociétés) et s’adapte à différents montants de prêt, garantissant ainsi une couverture large pour la majorité des emprunteurs.

Un cadre pour faire jouer la concurrence

  • Grâce à la standardisation et à la transparence des offres, les emprunteurs peuvent comparer les conditions de crédit et choisir la solution la plus avantageuse pour leur situation.

En résumé, la loi Scrivener offre aux emprunteurs une protection renforcée, une information transparente, un temps de réflexion indispensable et des recours en cas de litige. Elle a permis de rééquilibrer la relation entre les particuliers et les établissements financiers, rendant le crédit plus sûr et plus accessible pour tous

Comment vérifier si un prêt est conforme à la loi Scrivener ?

Pour s’assurer qu’un prêt respecte la loi Scrivener, il convient d’examiner attentivement l’offre préalable remise par l’établissement prêteur. Cette offre doit obligatoirement être transmise par écrit, gratuitement, et adressée à l’emprunteur par voie postale. Elle doit contenir l’ensemble des informations essentielles permettant à l’emprunteur de comparer et de comprendre les conditions du crédit proposé.

Parmi les éléments à vérifier, il est indispensable que l’offre mentionne clairement l’identité de toutes les parties concernées, c’est-à-dire l’emprunteur, le co-emprunteur éventuel, le prêteur, ainsi que la caution s’il y en a une.

L’offre doit également préciser le type de prêt, la description du bien financé, le montant total emprunté, la durée du remboursement, ainsi que le taux annuel effectif global (TAEG). Ce taux, qu’il soit fixe ou variable, doit être indiqué de façon explicite, tout comme la mention de sa variabilité le cas échéant.

La loi exige également que l’offre détaille le coût total du crédit, en incluant les intérêts, les frais de dossier, l’assurance et tous les frais annexes. La date de mise à disposition des fonds, le calendrier des mensualités, ainsi qu’un tableau d’amortissement doivent également être joints à l’offre.

Il est important de vérifier que l’offre mentionne bien le délai de réflexion légal, qui ne peut être inférieur à dix jours, et que les conditions d’assurance emprunteur et les garanties exigées sont clairement indiquées.

Enfin, pour un achat immobilier, la présence d’une clause suspensive d’obtention du prêt est obligatoire.

L’offre doit rester valable pendant trente jours, période durant laquelle la banque ne peut en modifier les conditions. L’emprunteur, de son côté, dispose d’un délai de réflexion d’au moins dix jours avant de pouvoir accepter l’offre. Si l’un de ces éléments manque ou si les délais ne sont pas respectés, le prêt ne peut pas être considéré comme conforme à la loi Scrivener.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de cette loi ?

Le non-respect de la loi Scrivener expose l’établissement prêteur à des sanctions importantes, tant sur le plan civil que pénal.

Les sanctions civiles :

  • Le prêteur peut être condamné à rembourser à l’emprunteur les sommes indûment perçues.
  • Il peut être contraint de verser des dommages et intérêts à l’emprunteur pour le préjudice subi.
  • Dans certains cas, le contrat de prêt peut être annulé ou certaines clauses jugées abusives peuvent être réputées non écrites.
  • Le tribunal peut ordonner la suspension temporaire des remboursements en cas de litige, jusqu’à résolution du conflit.

Les sanctions pénales :

  • Le non-respect de certaines dispositions, telles que les obligations d’information et de transparence, peut entraîner une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 euros selon le Code de la consommation.
  • Des peines complémentaires, telles que des amendes ou peines de prison, peuvent être prononcées en cas de manquement grave, notamment en cas d’information trompeuse ou de publicité mensongère.

Bon à savoir

Le respect de la loi Scrivener est une obligation stricte pour les établissements de crédit. En cas de manquement, les sanctions peuvent être lourdes, allant de l’annulation du contrat à des amendes importantes, afin d’assurer la protection des emprunteurs et la transparence du marché du crédit.

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