Qu’est-ce que le taux d’effort ?

Juliette Hisler copywriter
Mise à jour le par Juliette Hisler - Copywriter finance et assurance

Le taux d’effort est un indicateur clés utilisé par les établissements bancaires pour accorder un crédit immobilier à un emprunteur.

Exprimé en pourcentage, il s’agit d’un ratio qui mesure la part de vos revenus mensuels consacrée au remboursement de toutes les dettes liées à votre habitation (mensualités de prêt, loyer, charges, taxes etc…) et à vos charges financières fixes, rapportée à vos revenus globaux.

En France, selon les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière, HCSF, le taux d’effort ne doit généralement pas dépasser 35 % des revenus mensuels, assurance emprunteur incluse.

À quoi sert le taux d’effort ?

Dans le cadre d’un prêt immobilier, le taux d’effort est utilisé par les organismes prêteurs pour évaluer la capacité d’un ménage à rembourser un prêt sans mettre en péril son équilibre financier.

Ratio entre les dépenses incombant à votre logement et à vos revenus mensuels, le taux d’effort détermine le taux de remboursement maximal que vous pouvez consacrer à votre prêt immobilier en fonction de votre situation financière, tenant compte de vos revenus et de vos charges incompressibles.

Ce taux permet ainsi aux banques :

  • D’évaluer si le particulier, voulant souscrire un crédit, est solvable ou ne l’est pas.
  • De définir un reste à vivre suffisant pour s’acquitter des frais au quotidien tels que la nourriture, l’habillement, les transports, les loisirs…

Conditionnant l’obtention d’un emprunt immobilier, le taux d’effort a été instauré pour ne pas ouvrir la porte à tous les excès et éviter le surendettement des ménages. Pour réduire cette éventualité, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a fixé ce taux d’effort maximum à 35 %, comme le taux d’endettement.

Comment calculer le taux d’effort ?

La formule utilisée est généralement la suivante :

Taux d’effort = (Total des charges liées à l’habitation et aux crédits/ Revenus mensuels) x 100

Les charges prises en compte incluent des dépenses incompressibles telles que :

  • Les mensualités de vos crédits en cours de remboursement.
  • Votre loyer si vous êtes locataire.
  • Les charges de copropriété.
  • Vos taxes (habitation, foncière).
  • Vos factures récurrentes comme l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone, Internet.
  • Les assurances.

Les revenus pris en compte par les établissements bancaires dans le calcul du taux d’effort sont quant à eux :

  • Vos salaires issus d’une activité professionnelle salariée ou non salariée.
  •  Vos indemnités chômage et/ou maladie.
  • L’allocation aux adultes handicapés.
  • Votre pension provenant de la retraite ou de la pré-retraite.
  • Vos revenus liés à vos investissements financiers et immobiliers comme vos loyers perçus…

Notez que les aides au logement ne sont pas prises en compte dans ce calcul. Et qu’il s’agit des revenus avant impôts qui sont retenus.

Prenons l’exemple d’un ménage avec des revenus mensuels nets de 4 500 €. Le total de leurs charges mensuelles s’élève à 1 500 €. Le reste à vivre de ce couple est de 3 000 € (4 500 € – 1500 €). Leur taux d’effort est le suivant :

Taux d’effort = (1500 € / 4 500 €) x 100 = 33,33 %

En calculant le taux d’effort, la banque ou l’organisme de prêt s’assure que le reste à vivre des prétendants au prêt est suffisant pour ouvrir les mensualités d’emprunt et les dépenses du quotidien.

Quelle est la différence entre taux d’effort et taux d’endettement ?

Attention, en effet à ne pas confondre ces deux indicateurs.

Le taux d’effort est plus précis puisqu’il prend en compte les charges et les taxes rattachées à l’habitation de l’emprunteur.

En ce qui concerne le taux d’endettement, il ne s’agit que d’une estimation qui englobe uniquement les crédits en cours, les éventuelles pensions alimentaires, les mensualités permettant le remboursement d’un emprunt immobilier. Il ne tient pas compte des taxes et des charges inhérentes à votre habitation.

Pourquoi le seuil du taux d’effort est fixé à 35 % ?

L’objectif du plafond du taux d’effort est de préserver un reste à vivre suffisant. Autrement dit, le montant qu’il vous reste une fois les charges fixes et les remboursements payés, doit être suffisamment élevé pour faire face aux dépenses courantes.

Dépasser ce seuil de 35 % vous expose à un risque accru de surendettement et augmente la probabilité d’un refus de prêt u de difficultés financières à moyen-long terme.

Quelles sont les conséquences d’un taux d’effort trop élevé ?

Un taux d’effort trop élevé dans le cadre d’un crédit immobilier peut entraîner plusieurs conséquence négatives, à la fois pour l’obtention du prêt, mais aussi pour la situation financière de l’emprunteur :

  • Refus du crédit immobilier : la conséquence la plus immédiate d’un taux d’effort supérieur à 35 % est le refus de financement par la banque. Les établissements prêteurs considèrent qu’au-delà de ce seuil, le risque de défaut de paiement devient trop important.
  • Risque accru de surendettement : un taux d’effort élevé induit un reste à vivre faible. Autrement dit, la somme disponible pour couvrir vos dépenses courantes (alimentation, santé, loisirs…) est diminuée, ce qui vous expose à des difficultés financières, voire à une situation de surendettement, notamment en cas de coups dur (perte d’emploi dépense imprévue)
  • Fragilisation de l’équilibre financier : avec une marge de manœuvre budgétaire très réduite, il devient compliqué de faire face aux aléas de la vie. Un ménage o un emprunteur seul peut peiner à honorer d’autres engagements ou à épargner pour l’avenir.

Le Haut Conseil de Stabilité Financière a donc fixé un seuil pour limiter précisément ces risques et éviter des situations de détresses financière chez les propriétaires.

Que faire si le taux d’effort est trop élevé ?

Si votre taux d’effort est trop élevé, il faudra tout bonnement le réduire pour maximiser vos chances d’obtenir le financement de votre prêt immobilier. Pour se faire, vous pouvez :

  • Allonger la durée de votre crédit pour baisser le montant des mensualités.
  • Présenter un apport personnel plus important.
  • Changer de fournisseur d’énergie, d’accès à Internet…
  • Renégocier les contrats de vos diverses assurances, comme l’assurance emprunteur.
  • Réduire vos autres dettes et crédits en cours.
  • Effectuer un rachat de crédits¹. Ce montage financier permet de regrouper la totalité ou une partie des emprunts en cours de remboursement pour réduire le montant des mensualités, pour bénéficier d’un taux d’intérêt plus avantageux et d’un taux d’endettement correct par la même occasion.
  • Passer par l’intermédiaire d’un courtier, comme Ymanci.

¹ Le rachat de crédits, aussi connu sous le nom de regroupement de prêts, permet notamment de diminuer le montant de vos mensualités. Attention cependant, cette réduction est souvent provoquée par l’allongement de la durée de ce prêt unique. Ce dernier risque finalement de vous compter plus cher sur le long terme. N’oubliez pas de peser le pour et le contre.

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