La BCE stabilise ses taux directeurs  

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Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Est-ce une éclaircie pour les banques commerciales et pour les emprunteurs qui sont sur le point de souscrire un prêt immobilier ? La Banque centrale européenne a annoncé le 26 octobre dernier la stabilisation de ses taux directeurs. Une décision majeure qui intervient après dix hausses consécutives de ces mêmes taux, depuis le mois de juillet 2022.

La BCE a effectivement décidé de maintenir son taux de refinancement à 4,5 % et son taux de dépôt à 4 %. Cette décision fait suite notamment à la baisse de l’inflation dans la zone euro : de 5,2 % en août à 4,3 % en septembre, selon Eurostat. L’objectif de l’institution monétaire de l’Union européenne est de ramener l’augmentation des prix à 2 % d’ici 2025.

La décision de la BCE devrait permettre aux banques commerciales non seulement de stabiliser les coûts, dès qu’elles empruntent de l’argent, mais aussi de distribuer davantage de prêts immobiliers aux ménages français qui ont l’ambition de devenir propriétaires.

Rappelons que ces décisions ne sont pas sans conséquence pour les banques commerciales et les particuliers qui veulent investir dans la pierre. Si les taux directeurs augmentent, la demande d’un prêt pour un particulier sera plus coûteuse. À l’inverse, une baisse des taux d’intérêt facilitera l’octroi d’un prêt bancaire pour un emprunteur.

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Des avis partagés chez les professionnels

Certains professionnels pensent que les taux de refinancement de la BCE devraient se maintenir en moyenne à 3,4 % l’année prochaine, contre 3,81 % en 2023, ce qui produirait une baisse légère des taux concernant les prêts immobiliers. D’autres ne l’entendent pas de cette oreille. Ils estiment que les taux de crédit vont continuer d’augmenter courant 2024.

Bon à savoir : les taux d’intérêt en France ayant considérablement augmenté ces derniers mois, le nombre d’emprunts immobiliers accordés par les établissements bancaires a fortement chuté, de 43,4 % au troisième trimestre 2023, d’après les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement CSA. Ce qui nous conduit tout naturellement au taux d’usure du mois de novembre 2023.

Et le taux d’usure dans tout ça ? 

Le taux d’usure, publié tous les mois depuis février 2023, au lieu de tous les trimestres, par la Banque de France, est encore en augmentation au 1er novembre 2023. Voici les chiffres publiés au Journal officiel le 27 octobre. Ce taux maximal sera de :

  • 5,91 % pour les prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus,
  • 5,65 % pour les emprunts à taux fixe compris entre 10 ans et moins de 20 ans,
  • 4,31 % pour les prêts à taux fixe étalés sur moins de 10 ans.
  • 5,39 % pour les prêts à taux variable,
  • 5,96 % pour les prêts relais.

Le seuil de l’usure peut être un obstacle pour les particuliers candidats à un prêt immobilier. Cet indicateur définit le coût que doit assumer un particulier voulant emprunter. Il réunit :

  • Les intérêts du crédit immobilier,
  • Les coûts de l’assurance emprunteur,
  • Les frais de dossier,
  • Les frais de garantie obligatoires comme l’hypothèque ou la caution,
  • Les frais de courtage si l’emprunteur fait appel aux services d’un courtier.

Fin prochaine de la révision mensuelle du taux de l’usure ?

Cette révision mensuelle des taux d’usure, qu’une banque n’est pas autorisée à dépasser lors de l’attribution d’un prêt, est d’actualité jusqu’en janvier 2024. Cependant, elle pourrait être prolongée pour faciliter l’accès au crédit immobilier.

Une prolongation de la mensualisation, pourquoi ? Parce que certains professionnels craignent que les conditions d’octroi soient encore tendues et incertaines en 2024 en raison notamment des guerres en Ukraine et des événements au Proche-Orient. Rappelons que les taux d’intérêt ont été quasiment multipliés par quatre par les établissements bancaires de détail depuis le mois de janvier 2022.

Cette progression était entre autres attribuée à la Banque centrale européenne qui relevait ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation. Mais la récente décision de la BCE, sera-t-elle de bon augure pour les conditions d’emprunt ? Rien n’est moins sûr ! Il y a encore des inconnues qui rendent frileuses les banques commerciales. Cependant, certains établissements bancaires, réticents à réaliser des prêts immobiliers il y a quelques mois, reviennent doucement mais sûrement dans la danse en acceptant plus de dossiers et en prêtant à différents profils.