Le marché immobilier repart mais tourne encore au ralenti en 2025

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Beaucoup de futurs acheteurs, vendeurs, voire locataires espéraient que 2025 marquerait le redressement du marché immobilier français. Après un début d’année qui laissait effectivement entrevoir un rebond, l’activité immobilière a marqué le pas depuis le printemps.

Pourtant, cette année affiche tout de même une progression de +8,2 % par rapport à 2024 après trois années de turbulences liées notamment à l’augmentation des taux d’intérêt. L’activité repasse au-dessus de la barre symbolique des 900 000 ventes avec 925 000 transactions, selon l’équipe scientifique de SeLoger – Meilleurs Agents.

Cette dynamique, certes modérée, survient dans un contexte marqué par des incertitudes politiques, économiques et géopolitiques en France, mais aussi à l’international.

Immobilier : légère reprise des prix de vente après plusieurs années de recul

Concernant les prix de vente, l’année 2025 affiche une accalmie après trois années de baisse généralisée. L’Indice des prix de l’immobilier (IPI) révèle une progression contenue de +0,8 % sur douze mois en moyenne au niveau national. Cependant, une hausse plus marquée est observée dans de nombreuses grandes métropoles :

  • Bordeaux : +3,6 %.
  • Lyon : +2,5 %.
  • Paris : +2,3 %.

Attentisme persistant chez les acheteurs en dépit d’un pouvoir d’achat plus favorable

En dépit de l’amélioration du pouvoir d’achat en 2024, les futurs acquéreurs d’un bien immobilier se sont montrés encore réticents cette année. Certes, la surface accessible à l’achat s’établissait à 72 m² en moyenne au 1er septembre 2025, soit la même superficie qu’en 2022.

Quasiment comparable à une pièce supplémentaire par rapport au point de base de 2023, ce gain d’espace n’a pas permis d’effacer les réticences des acheteurs. Effectivement, la baisse des taux d’intérêt n’a pas tenu toutes ses promesses, contrairement aux prévisions. Nombreux sont ceux qui attendent une diminution plus franche avant de concrétiser leur projet immobilier.

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Un marché locatif toujours sous tension

Le marché locatif fait face à de fortes tensions, en raison d’un manque de transition vers l’accession à la propriété. Assurément, la hausse des loyers semble s’essouffler depuis la fin de l’année 2024 : +1,5 % sur un an contre +4,2 % à la même période l’an dernier. Mais la situation reste malgré tout préoccupante. En effet, la hausse a été divisée par cinq en moyenne dans les grandes agglomérations françaises. Toutefois, la croissance des loyers dépasse toujours l’inflation, maintenant du même coup une pression constante sur les locataires.

Immobilier à Paris : un vendeur sur cinq revend à perte

Dans la capitale française, le marché immobilier est toujours sous pression. Les taux d’intérêt encore trop élevés et les prix actuellement affichés pénalisent les reventes. À Paris, où les prix de vente restent encore à -11 % en dessous de leur pic de 2020, près d’un vendeur sur cinq revend à perte.

Sur le plan national, cette tendance se limite aux achats réalisés au cours des trois dernières années, suscitant le découragement de nombreux propriétaires. En effet, ces derniers préfèrent différer la mise en vente de leur habitation, dans l’espoir d’une nette amélioration du marché.

Crédit immobilier : une embellie déjà menacée ?

Le crédit immobilier a enregistré un léger rebond en juillet dernier après plusieurs années moroses. En effet, la production des prêts hors renégociations a atteint 13,1 milliards d’euros, d’après la Banque de France. En juin, elle était à 12,9 milliards d’euros.

Un rebond qui pourrait être de courte durée ? La baisse des taux d’intérêt semble effectivement terminée. Quant à l’annonce de la chute du gouvernement Bayrou, finalement survenue le 8 septembre 2025, elle a déclenché une flambée des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à dix ans. Il s’agit du taux auquel l’État emprunte sur cette durée.

Autant dire que cette hausse est inquiétante car les établissements prêteurs s’en servent pour fixer leurs propres taux d’intérêt. Si cette tendance se confirme, elle peut freiner la reprise du marché immobilier, déjà fragilisée.

Quelles sont les perspectives du marché immobilier pour 2026 ?

Les perspectives sont contrastées à l’approche de 2026 en raison :

  • De l’instabilité autour du gouvernement.
  • De la dette souveraine élevée.
  • Du manque de visibilité sur la politique du logement.

Il ne faut pas oublier les tensions internationales qui entretiennent une pression haussière sur les taux à long terme, notamment les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans, en hausse depuis fin 2024. De son côté, l’inflation étant semble-t-il maîtrisée, les taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) devraient rester stables en 2026.

Les taux maintenus à leur niveau actuel ?

Malgré le contexte économique incertain, les taux d’intérêt pourraient être maintenus à leur niveau actuel, voire connaître une légère augmentation en fin d’année, pour se stabiliser ensuite autour de 3,25 à 3,50 %. Des indicateurs témoignent néanmoins d’un marché plus favorable qu’en 2023-2024. Concernant les conditions d’achat, elles se sont légèrement améliorées. Il faut moins de cinq ans pour amortir son logement au 1er septembre 2025.

Les banques continuent d’assouplir leurs conditions d’octroi

En ce qui concerne l’obtention d’un crédit immobilier, les banques ou les organismes de prêt veulent toujours appliquer leur politique amorcée il y a déjà plusieurs mois, à savoir assouplir les conditions d’accès au crédit immobilier. Cet assouplissement constitue un signal positif pour les futurs acquéreurs. En effet, il permet de maintenir l’accès au financement. Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger – Meilleurs Agents, est de cet avis :

Progressivement, les ménages devraient intégrer que de nouvelles baisses significatives de taux ne sont pas à attendre, ce qui facilitera les reventes actuellement contraintes à perte. Un double mouvement qui pourrait ouvrir la voie vers un nouvel équilibre en 2026.

Ce qu'il faut retenir