Souscrire un emprunt immobilier seul : ce qu’il faut savoir

Sabine Roux rédactrice
Publié le , mis à jour le par Sabine Roux - Rédactrice Web

Vous envisagez l’achat d’un logement pour votre résidence principale ou pour un projet immobilier locatif ? Et pour cette acquisition, vous souhaitez emprunter seul auprès d’une banque ? Bonne nouvelle : devenir propriétaire n’est pas un rêve réservé à un emprunteur marié ou pacsé qui souscrit un crédit en couple. Certes, la situation matrimoniale, et même le type de contrat de mariage, exerce une influence directe sur votre capacité d’achat, sur l’étude de votre dossier emprunteur par la banque et sur la facilité à obtenir un accord de financement. Dans les faits, l’accès à la propriété peut s’avérer plus ardu pour un emprunteur seul. Avec un salaire unique, le niveau global de revenus pris en compte pour le calcul du taux d’endettement et de la capacité d’emprunt est plus faible que pour un couple marié ou pacsé percevant deux salaires, et donc des revenus plus élevés.

Cependant, avec un bon dossier emprunteur, une situation financière et bancaire stable, un projet immobilier bien ficelé ainsi que de solides arguments, le financement sans co-emprunteur est tout à fait possible ! Découvrez sans plus attendre comment obtenir un emprunt immobilier seul.

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Les conditions pour obtenir un crédit immobilier seul auprès d’une banque

Lorsqu’on décide d’emprunter seul pour l’achat d’une maison ou l’acquisition d’un logement à but locatif, le niveau de salaire exerce une influence capitale sur l’acceptation du financement par la banque. Cependant, ce n’est pas le seul critère pris en compte pour apprécier la qualité de votre dossier emprunteur et votre capacité à rembourser la mensualité de votre crédit immobilier.

En réalité, l’accord de prêt immobilier par la banque dépend de plusieurs conditions. Il existe même un lien entre le sexe de l’emprunteur et sa capacité à obtenir un emprunt seul, à cause d’une certaine inégalité homme-femme face au crédit. Analysons ensemble les principaux critères retenus par la banque pour étudier une demande de prêt immobilier.

Le taux d’endettement requis pour emprunter seul dans le cadre d’un achat immobilier

Le taux d’endettement d’un emprunteur, c’est le ratio entre ses revenus et ses charges. Pour la banque, ce taux ne doit pas excéder 35 %. Concrètement, cela signifie que le poids des charges de l’emprunteur ne doit pas représenter plus de 35 % de ses revenus. Parmi les charges sont comptabilisées les mensualités de remboursement de chaque emprunt en cours, qu’il s’agisse d’un prêt personnel, d’un crédit à la consommation ou même d’un prêt travaux, la mensualité de remboursement du crédit immobilier sollicité, un éventuel loyer restant à charge de l’emprunteur après concrétisation de son nouvel achat et les pensions alimentaires versées.

Concernant ses revenus, c’est principalement son salaire qui entre en ligne de compte. Les revenus issus de la location d’un logement sont également pris en compte par la banque, généralement après application d’une décote. De plus, les pensions alimentaires perçues font partie des revenus de l’emprunteur.

Le reste à vivre de l’emprunteur : un critère complémentaire au taux d’endettement

Le taux d’endettement n’est pas le seul repère pour évaluer la capacité de remboursement d’un emprunteur. Les banques prennent également en compte la notion de reste à vivre. Le reste à vivre représente le montant restant à disposition de l’emprunteur après paiement de ses charges.

Pour les banques, celui-ci doit être compris entre 700 et 1 000 euros pour un emprunteur seul. Dans les familles monoparentales, il faut également prendre en compte un reste à vivre supplémentaire de 300 à 500 euros par enfant à charge. Cependant, les pensions alimentaires perçues entrent dans la comptabilisation des revenus de l’emprunteur.

Le saut de charges : un indicateur important dans l’octroi d’un crédit immobilier par une banque

Le saut de charges, c’est la différence entre le montant de votre loyer actuel et le montant de la future mensualité de remboursement de votre nouveau crédit immobilier. Cet indicateur entre en ligne de compte pour un projet qui concerne l’achat d’une maison ou d’un logement au titre de résidence principale de l’emprunteur. Si, avant son acquisition, l’emprunteur était locataire, il réglait un loyer tous les mois. Plus la différence entre le montant de ce loyer et le montant de la mensualité du crédit immobilier sollicité est faible, plus la banque se montre disposée à accepter le financement.

En effet, si l’emprunteur est capable de régler son loyer chaque mois avec son salaire et ses revenus actuels, il y a de fortes chances qu’il réussisse à intégrer le montant d’une mensualité de crédit d’un montant similaire dans son budget.

Le montant de l’apport personnel minimal pour emprunter seul dans le cadre d’un prêt immobilier

Tout comme le niveau de salaire, le montant de l’apport personnel constitue un critère essentiel pour obtenir un prêt immobilier seul auprès d’une banque. D’une manière générale, l’apport personnel minimal doit s’élever à au moins 10 % du prix d’acquisition du logement. Ce taux correspond au montant des frais annexes liés à l’achat immobilier. Ainsi, l’apport personnel permet de couvrir le montant des frais de notaire, des frais de dossier du crédit immobilier et des frais de garantie de l’emprunt.

Grâce à l’apport personnel, la banque ne finance que le montant exact de l’achat immobilier. De cette façon, en cas de défaut de remboursement de la part de l’emprunteur, elle peut saisir le bien immobilier et récupérer plus facilement le montant de la dette lors de sa revente. De plus, détenir un apport personnel démontre à la banque votre capacité à épargner, et donc, à gérer votre budget de manière optimale.

Souscrire un prêt immobilier seul : est-ce possible pour un emprunteur marié ?

Dans certaines circonstances, il peut arriver qu’un emprunteur marié désire concrétiser un achat immobilier seul, c’est-à-dire sans son époux. Concernant la faisabilité d’un tel projet immobilier, tout dépend de son régime matrimonial. Vérifions chaque cas de figure plus en détail.

Emprunter seul quand on est marié sous le régime de la communauté réduite aux acquets

Le régime de la communauté réduite aux acquets, c’est le régime de mariage qui s’applique automatiquement pour chaque couple qui ne rédige aucun contrat de mariage spécifique. Sous ce régime, l’ensemble des dettes et des biens acquis durant le mariage appartiennent aux deux époux. Ainsi, même si l’emprunteur souscrit un prêt immobilier seul pour l’achat d’un logement, la propriété du bien immobilier sera commune aux deux époux. En cas de séparation et de divorce, la valeur de la maison ou du logement sera donc répartie par parts égales au bénéfice de chaque époux.

La seule exception à la règle, c’est de financer plus de la moitié du montant de l’acquisition par un apport personnel issu de la vente d’un logement détenu avant le mariage, d’une succession ou d’une donation. Dans ce cas, une clause exclusive devra être ajoutée à l’acte de vente par un notaire.

Emprunter seul quand on est marié sous le régime de la séparation de biens

Le régime de la séparation de biens résulte de la rédaction d’un contrat de mariage spécifique qui stipule notamment que chaque époux reste le propriétaire exclusif de ses biens, que ceux-ci soient acquis avant ou pendant le mariage. Lorsqu’un emprunteur est marié sous le régime de la séparation de biens, il est donc beaucoup plus facile d’emprunter seul que lorsqu’il est lié à son époux par le régime de la communauté réduite aux acquets. Il peut ainsi souscrire son prêt immobilier seul, procéder à l’achat du logement souhaité et en rester seul propriétaire sans aucune démarche particulière à effectuer devant un notaire.

Emprunteur seul quand on est marié sous le régime de la participation aux acquets

Le régime de la participation aux acquets se situe à la croisée des chemins entre celui de la communauté réduite aux acquets et celui de la séparation de biens. Il s’agit d’un régime qui se déroule en deux temps. Les époux sont liés par le régime de la séparation de biens tout au long du mariage. Cependant, en cas de divorce, une répartition équitable du patrimoine est réalisée par un notaire. Celle-ci doit normalement prendre en compte le niveau d’enrichissement de chaque époux durant le mariage.

Il est donc possible d’emprunter seul lorsqu’on est marié sous le régime de la participation aux acquets. Cependant, l’époux qui ne participe pas au projet immobilier et ne figure pas comme emprunteur s’expose au remboursement d’une partie de la dette en cas de divorce.

Emprunter seul lorsqu’on est pacsé : les conditions

Le pacte de solidarité civil (PACS) est un régime plutôt flexible pour un emprunteur qui souhaite souscrire un prêt immobilier seul. Pour ce type de projet, l’achat d’un logement seul entre dans le cadre du régime de la séparation de biens. L’emprunteur qui contracte le crédit est donc seul propriétaire de la maison acquise. Son conjoint n’est ni mentionné dans l’acte de vente, ni dans le dossier de prêt immobilier.

En résumé, il est tout à fait possible d’emprunter seul, que l’on soit célibataire, marié ou pacsé. Cependant, il est essentiel de présenter une situation financière, bancaire et professionnelle stable et solide. Pour mettre toutes les chances de votre côté afin de concrétiser votre projet, n’hésitez pas à faire appel à un courtier en prêt immobilier. Cet expert du crédit immobilier est en mesure de vous conseiller et de vous guider, aussi bien dans le montage de votre dossier emprunteur que dans les caractéristiques de votre emprunt en fonction de votre situation et de vos attentes.

Vous souhaitez plutôt emprunter avec votre époux ou votre conjoint pour concrétiser votre projet immobilier ? Découvrez notre article dédié au crédit immobilier pour deux emprunteurs, qu’il s’agisse d’un couple marié, pacsé ou simplement en situation de vie commune :