Les Français et le mariage : une affaire de cœur… et de budget
Étude statistique mai 2025
Enquête exclusive
Si le mariage reste avant tout pour une majorité de Français la preuve d’un engagement amoureux, il n’échappe pas pour autant à de nombreuses considérations matérielles et financières. La cérémonie et ses à-côtés peuvent à eux seuls représenter un budget conséquent, selon les souhaits des mariés. Par ailleurs, les biens des futurs conjoints peuvent faire l’objet d’un contrat censé clarifier leur gestion au long de l’union ainsi qu’en cas de divorce.
À l’écoute des préoccupations des Français, Ymanci a souhaité mesurer leur perception du mariage, de son coût, des moyens de le financer, mais leur vision de ce contrat pré ou post nuptial signé par un nombre non négligeable de couples.
- À quelle somme évaluent-ils le montant raisonnable des festivités le jour de leur union ?
- Pensent-ils qu’il est normal de souscrire un emprunt pour y faire face ?
- Avec le recul, regrettent-ils le budget consacré à leur propre mariage ?
- Considèrent-ils qu’un contrat de mariage enlève au romantisme de leur engagement et comment réagiraient-ils si leur partenaire souhaitait effectuer une telle démarche ?
Afin de répondre à ces questions, Ymanci a confié à l’institut Flashs le soin d’interroger quelque 2 000 personnes dont 1 074 mariées ou l’ayant été. Leurs réponses apportent un éclairage particulier et contrasté, en fonction notamment des revenus et de l’âge des répondants, sur cet événement parmi les plus marquants d’une vie.
Le mariage, c’est d’abord l’amour
Près des deux tiers des Français (64 %) voient avant tout dans le mariage la preuve de l’amour que se portent les partenaires au sein du couple. Mais pour 15 % des personnes interrogées, cette cérémonie n’est rien d’autre qu’une formalité, tandis que dans des proportions proches, 14% l’associent d’abord à une tradition culturelle ou religieuse. Contrairement aux générations passées, rares sont ceux (4%) qui assimilent aujourd’hui le mariage à une pression sociale.
Hormis les cérémonies express et plus qu’intimes avec les deux témoins légaux, la très grande majorité des mariages induisent un coût variable selon les choix des organisateurs. Coût qui varie en fonction de bien des critères, du nombre d’invités au lieu de réception en passant par le choix ou non d’un traiteur, d’un photographe, d’un fleuriste…
Près de la moitié des Français (45 %) estiment raisonnable de consacrer entre 5 000 et 10 000 euros à leur mariage. Les budgets plus ambitieux séduisent également : 29 % jugent normal de viser 10 000 à 20 000 euros, tandis qu’aux extrêmes, 15 % se contentent de moins de 5 000 euros et 6 % acceptent de dépasser les 20 000 euros.
Sans surprise, ces perceptions varient selon les revenus. Chez les plus modestes (moins de 1 300 euros par mois), un quart (25 %) trouve raisonnable de rester sous les 5 000 euros. Cette proportion chute à 14 % chez les revenus intermédiaires (1 900-2 500 euros) et tombe à 9 % chez les plus aisés (plus de 2 500 euros mensuels), qui peuvent naturellement envisager des budgets plus conséquents.
Les économies personnelles plutôt que le crédit
Faut-il s’endetter pour financer son mariage ? À cette question, les Français répondent très majoritairement non. Plus de 6 sur 10 (62 %) estiment en effet qu’il convient de faire selon ses moyens. Au contraire, un tiers (33 %) juge que contracter un crédit se justifie s’il permet de vivre le mariage de ses rêves.
Pour autant, très rares (3 %) sont les personnes mariées ou l’ayant été qui disent avoir eu recours à un emprunt. Une large majorité (63 %) des répondants ont puisé dans leurs économies personnelles pour assurer l’essentiel du financement de leur mariage, tandis que 33 % ont principalement bénéficié du soutien de leur famille. Il est intéressant de noter que la participation familiale est nettement moins présente parmi les jeunes générations que chez leurs aînés : elle a constitué la part la plus importante du coût du mariage pour 22 % des moins de 35 ans, mais 41 % du budget chez les plus de 65 ans. Alors qu’il y a encore quelques décennies, le mariage était considéré comme un événement social marquant dans lequel les parents jouaient un rôle central, il est aujourd’hui souvent vu comme un projet de couple personnel. Par ailleurs, les couples se mariant plus tardivement, leur autonomie financière est généralement plus grande.
Un budget mariage plutôt respecté et sans regrets

Une fois la fête passée, quel regard portent les mariés sur l’argent investi ? Avec le recul, une personne mariée ou l’ayant été sur cinq (20 %) estime qu’elle aurait dû dépenser moins d’argent pour l’organisation de son mariage. C’est notamment le cas de celles et ceux dont l’union s’est soldée par un divorce : 39 % regrettent le budget qu’elles y ont consacré. Toutefois, 60 % des répondants ne trouvent rien à redire à la somme investie à cette occasion, et 10 % pensent même qu’elle aurait pu être plus conséquente. Là encore, le niveau de revenus entre en jeu : 29 % de celles et ceux gagnant moins de 1 300 euros mensuels disent qu’ils ont dépensé trop d’argent pour leur union, soit deux fois plus que celles et ceux qui perçoivent plus de 2 500 euros (15 % d’entre eux exprimant des regrets).
Divorce et coût, obstacles majeurs au (re)mariage
Preuve qu’ils revêtent une importance particulière, les frais induits par le mariage sont cités en deuxième position des raisons susceptibles de dissuader les personnes actuellement non mariées de passer ou repasser devant le maire. Elles sont en effet 30 % à dire que la perspective de cette dépense est de nature à les décourager de convoler. Mais pour 37 % des répondants, c’est le risque de divorce qui constitue la première des barrières, quand 19 % évoquent pour leur part la pression, sociale ou familiale, qui règne autour du mariage. 12 % indiquent être rebutés par l’engagement qu’il implique et 9% des raisons fiscales ou administratives.
Contrat de mariage : minoritaire mais bien perçu
Mais au-delà de la fête, le mariage implique aussi des choix juridiques susceptibles d’engager les conjoints bien après le jour J. Les futurs mariés ont en effet la possibilité de signer un contrat de mariage afin d’organiser la gestion de leurs biens dans le cadre de leur union et, éventuellement, de leur séparation. Plus du quart (27 %) des Français mariés ou l’ayant été ont ainsi signé un contrat devant un notaire. C’est notamment vrai pour ceux disposant des revenus les plus confortables : 30 % des répondants gagnant plus de 2 500 euros par mois ont signé un contrat de ce type contre 22 % chez ceux percevant moins de 1 300 euros mensuels.
S’il est loin d’être majoritaire parmi les couples mariés, le contrat de mariage est plutôt perçu positivement par l’ensemble du panel. Ainsi, plus de la moitié (51 %) considèrent qu’il s’agit là d’une manière de se protéger mutuellement et 27 % que ledit contrat constitue une garantie financière en cas de divorce. Minoritaires au contraire sont ceux qui y voient une preuve de méfiance entre partenaires (10 %) ou qui n’en voient tout simplement pas l’utilité (7 %).
Une formalité qui heurte plus les jeunes générations

Il est intéressant de constater comment réagiraient les répondants actuellement mariés sans contrat si leur conjoint leur proposait d’en signer un. Près de 4 sur 10 (39 %) indiquent qu’ils vivraient bien cette demande et un tiers (35 %) que cela leur serait égal. Seuls 15 % réagiraient mal s’ils étaient confrontés à une telle initiative de la part de leur partenaire, quand 11 % disent ne pas savoir quelle serait leur réaction.
Signer un contrat de gestion des biens avant même d’échanger les alliances nuit-il au romantisme du mariage ? Pour 6 Français sur 10 (60 %) la réponse est non. Un tiers (34 %) estiment en revanche que cette mise au point matérielle est plutôt de nature à casser la spontanéité de l’idylle. C’est plus particulièrement le cas des jeunes générations : 44 % des 18-24 ans sont de cet avis, un pourcentage qui baisse à 37 % chez les 35-44 ans et à 27 % chez les 50-64 ans pour atteindre 26 % parmi les plus de 65 ans.
Dans l’hypothèse où leur situation financière personnelle évoluerait très favorablement grâce à un héritage ou à un gros gain d’argent, aux jeux par exemple, la très grande majorité des Français mariés sans contrat de mariage n’envisageraient pas pour autant d’en signer un. Ils sont 75 % à dire que cela ne changerait rien pour eux et 17 % à l’envisager éventuellement par précaution. Seuls 3 % sont affirmatifs et franchiraient immédiatement la porte de leur notaire pour y remédier.
Enquête réalisée par FLASHS pour Ymanci du 13 au 14 mai 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel de 2000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus (dont 1 074 personnes mariées ou l’ayant été), représentatif de la population française.