Immobilier fin 2023 : les prix de vente continuent de baisser à Paris et en France 

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Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Meilleurs Agents a publié le 3 novembre dernier son baromètre national des prix de l’immobilier. Et voilà la première chose qui nous saute aux yeux. La baisse des prix, amorcée ces derniers mois, est en train de se confirmer surtout dans les grandes agglomérations comme Paris. Sur un mois, les prix ont en effet reculé de 0,7 % dans la ville des lumières au 1er novembre. De mémoire de professionnels de l’immobilier, le dernier constat remonte à quatorze ans, lors de la crise immobilière qui avait secoué la France.

Voyez plutôt par vous-même. Le prix au m², qui a perdu 5,6 % sur les douze derniers mois, s’établissait à 9 733 € en moyenne dans la Capitale au 1er novembre. Ces statistiques corroborent celles de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui a récemment affirmé le recul annuel des prix d’environ 5 % sur douze mois.

Les tarifs immobiliers dans certains arrondissements parisiens sont sous la barre des 10 000 € du m². Il s’agit des arrondissements suivants : 10e, 12e, 13e, 14e, 15e, 18e, 19e, 20e. En revanche, le quartier parisien, qui reste le plus inaccessible, est le 6e arrondissement avec le m² à 15 495 € en moyenne. Il est suivi par le 7e arrondissement : 14 245 € par m² et le 4e arrondissement : 13 004 € par m². Les autres tournent autour de 12 954 € par m² et 10 044 € par m². Ces chiffres ne concernent que le prix de vente des appartements.

Ces prix restent des moyennes. En effet, ils peuvent varier d’une rue à l’autre. Prenons l’exemple du 15e arrondissement de Paris. Les prix d’un appartement dans les quartiers de Javel et Saint-Lambert sont autour de 9 700 €. En revanche, si un futur acquéreur veut s’établir vers Grenelle ou Necker, il s’apercevra que les prix seront au-dessus des 10 000 € par m².

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La banlieue parisienne est-elle touchée par ce recul ?

Paris intra-muros n’est pas la seule touchée par ce recul des prix de l’immobilier. La région parisienne n’est pas épargnée. Le département des Hauts-de-Seine a enregistré un net recul. Les Alto-Séquanais, habitants de ce département situé en région Île-de-France, ont vu le prix des appartements chuter de 4,7 % en un an, soit 6 897 € par m². Dans le Val-de-Marne, le prix par m² s’affiche à 5 387 €. Quant à la Seine-Saint-Denis, elle enregistre une baisse de 2,6 %, soit 4 336 €.

Le prix par m² à Charenton-le-Pont dans le département du Val-de-Marne s’affiche à 8 177 € par m², soit un recul de 8,5 % en un an. Vincennes connaît le même sort : 6,8 % de baisse à 9 139 € par m². Montreuil et Saint-Ouen, deux villes situées en Seine-Saint-Denis, affichent une baisse importante : respectivement -6,9 % à 6 621 € par m² et -6,8 % à 6 444 € par m².

Les Yvelines sont impactées par cette hausse, mais (plus) légèrement. Les prix des appartements ont reculé de 2,1 % en une année. Dans le Val-d’Oise, le recul est de 4,4 %. Concernant l’Essonne, considéré comme le département le plus abordable de la région Île-de-France (3 143 € par m²), l’étude a révélé qu’il avait enregistré un net recul sur un an : 5,5 %. Enfin, la Seine-et-Marne est touchée par cette baisse, mais elle est moins significative : 0,5 % en un an.

À quoi est due cette baisse ?

En ce qui concerne la capitale de la France, elle est due :

  • À la remontée des taux d’intérêt concernant le crédit immobilier.
  • À l’inflation.
  • Au comportement des acquéreurs qui réfléchissent à deux fois avant de se jeter sur un bien immobilier. Ils font davantage attention aux défauts, négocient les prix…
  • Aux règles concernant la rénovation énergétique et notamment la loi Climat et résilience.

Qu’en est-il des autres villes françaises ?

En France, il n’y a pas que… Paris. Qu’en est-il des autres villes ? Cette baisse se confirme aussi dans plusieurs grandes villes françaises. Outre Nantes, qui enregistre la plus forte baisse (0,8 %) avec un prix moyen au m² limité à 3 746 €, voici quelques exemples des villes où les prix ont reculé.

  • Lyon : 4 932 € par m², soit 0,5 % sur un mois.
  • Marseille : 3 745 € par m², soit 0,5 % sur un mois.
  • Strasbourg : 3 978 € par m², soit 0,3 %.
  • Rennes : 4 012 € par m², soit 0,3 %.

Cette baisse va-t-elle durer dans le temps ?

Les vendeurs mais aussi les acheteurs sont en droit de se poser cette question. Alors que les experts de l’immobilier prévoient une hausse des taux d’emprunt dans les prochaines semaines, il est peu probable que les prix de vente repartent à la hausse dans l’immédiat. Cette information a d’ailleurs été confirmée par Meilleurs Agents :

Les taux ne devraient pas baisser de sitôt et les revenus des porteurs de projets ne vont pas croître rapidement. Tout laisse à penser que les prix devraient poursuivre sur cette tendance baissière au moins jusqu’au printemps prochain, et au possible rebond saisonnier.

Selon la Fnaim, les vendeurs sont obligés de revoir leurs prétentions tarifaires à la baisse afin de se calquer sur la capacité d’achat des emprunteurs. Une capacité d’achat qui fait grise mine depuis la hausse des taux des crédits immobiliers, constatée cette année. Le directeur des études économiques de la Fnaim, Emmanuel Perray, constate d’ailleurs que :

La baisse des prix concerne la plupart des territoires. Dans certaines grandes villes, la capacité d’achat immobilière semble atteindre ses limites.

Enfin, les départements, qui possèdent beaucoup de résidences secondaires, notamment ceux situés sur le littoral ou en montagne, voient en revanche leurs prix