La BCE garde inchangés les taux directeurs

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Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir ses taux d’intérêt directeurs à leur niveau actuel, lors du conseil des gouverneurs, le 14 décembre 2023. En clair, le taux de référence reste à 4 %. Est-ce un nouveau signe positif pour les banques françaises ? Nous pouvons nous poser la question après cette décision.

Certaines banques sont, en effet, revenues sur le marché du crédit immobilier en octobre dernier, après la première annonce du maintien du taux de dépôt, en proposant des taux d’emprunt stables, voire en baisse en novembre : 4,12 % sur 20 ans d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Cependant, l’adjectif « certaines » ne veut pas dire « toutes les banques commerciales ». D’autres préfèrent ne pas mettre la charrue avant les bœufs en modifiant leurs grilles de taux relatifs à l’immobilier.

Le taux de dépôt : quésaco ? 

Le taux de dépôt est le taux auquel les établissements bancaires sont rémunérés dès qu’elles confient leurs liquidités à la Banque centrale européenne. Signalons que plus le taux est élevé, plus les banques commerciales deviennent frileuses et préfèrent les dépôts plutôt qu’octroyer un prêt aux particuliers.

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Statu-quo des taux directeurs : ce signal est-il positif pour les banques ?  

Est-ce que le maintien des taux directeurs de l’institution monétaire va entraîner les banques à diminuer leurs taux d’intérêt pour un prêt immobilier ? Nous craignons que les candidats au crédit immobilier doivent mettre leur projet immobilier en stand-by. En effet, certaines banques commerciales ne semblent pas vraiment disposées à rouvrir tous leurs robinets en changeant leurs grilles de taux immobiliers dans l’immédiat. Certes, ce maintien des taux directeurs est un signal encourageant mais pas suffisant pour que les banques desserrent leurs conditions d’octroi d’un prêt immobilier. Ce que veulent les établissements bancaires, c’est une diminution comme le signale Eric Dor, économiste et directeur des études de l’IESEG School of Management :

Si je suis une banque, les taux que je pratique ne sont pas les mêmes si je sais que les taux de la BCE sont amenés à baisser. Cela arrête normalement tout resserrement des conditions de crédits.

Le signal positif, c’est pour quand ?  

Si l’inflation continue à décroître. Si certains facteurs, que nous vous dévoilons ci-dessous, ne viennent pas déclencher, par exemple, une nouvelle flambée des prix du pétrole. La baisse des taux d’emprunt pourrait survenir avant l’été 2024 selon les prédictions de Gurpreet Gill, analyste macroéconomique Chez Goldman Sachs Asset management :

Compte tenu de la tendance à la baisse de l’activité et de l’inflation, la BCE devrait commencer à réduire ses taux en juin.

Pouvons-nous dire que le plus dur est derrière nous ? Beaucoup, et notamment les futurs acquéreurs, l’espèrent. L’Insee a précisé que l’inflation s’établissait aujourd’hui à 3,6 % en novembre, après 4,2 % en octobre et 4,6 % en septembre, en France. Comme nous pouvons le noter, elle est sur une tendance baissière.

Difficulté à obtenir un prêt : l’inflation est responsable, mais pas que…  

Certes, l’inflation a contrarié les projets immobiliers des particuliers en France. Selon certains professionnels de l’immobilier, comme les courtiers, l’inflation ne serait pas la seule fautive. Les conditions d’octroi des crédits, décidées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), freineraient aussi l’accession à la propriété même quand les emprunteurs potentiels sont solvables. Rappelons que cette instance a effectué des ajustements en allongeant notamment la durée maximale des prêts à 27 ans en cas de travaux représentant plus de 10 % du coût du projet, au lieu de 25 %, jadis.

Face aux différents médias, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, n’a pas évoqué de discussion pendant le conseil des gouverneurs tournant autour d’une éventuelle baisse des taux. En revanche, elle a évoqué un facteur qui pourrait tirer les prix vers le haut, à savoir les risques inflationnistes liés « aux salaires », « aux risques géopolitiques », comme la crise au Proche-Orient, et aux « évènements météorologiques extrêmes ». Madame Christine Lagarde a d’ailleurs rappelé qu’il n’était :

Pas encore temps de crier victoire.

Dix augmentations consécutives ! Depuis juillet 2022, la Banque centrale européenne a dû augmenter les taux directeurs pour faire face à l’inflation. La première pause est intervenue en octobre 2023.

Bon à savoir

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