Prêt immobilier pour les expatriés français: le guide complet

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Autrefois, il fallait s’appeler Marco Polo, Christophe Colomb ou Jacques Cartier pour partir à la découverte des terres inconnues. Aujourd’hui, Pierre, Karim ou Séverine peuvent quitter leur port d’attache pour voguer vers de nouveaux horizons. Chaque année, de nombreux Français prennent le large, avec l’envie non pas de découvrir un Nouveau monde, mais plus simplement celui de vivre une expérience inédite, personnelle ou professionnelle.

Une fois installés hors des frontières françaises, certains rêvent d’un point d’ancrage dans leur pays d’origine. Ils forment alors le projet d’investir dans la pierre pour avoir un pied-à-terre pendant leurs congés, pour leur retraite ou pour se lancer dans l’investissement locatif. Les motivations peuvent être nombreuses.

Ce projet immobilier soulève des questions essentielles. Les conditions pour obtenir un prêt immobilier sont-elles les mêmes pour les expatriés que pour les personnes résidant dans l’Hexagone ? Comment le financer ?

Naviguer entre la recherche d’une maison ou d’un appartement et l’obtention d’un financement bancaire peut vite s’apparenter à une traversée houleuse pour une personne vivant loin de l’Hexagone. Heureusement, une boussole financière existe : notre guide sur le prêt immobilier pour les expatriés.

Ce qu'il faut retenir

Démarches bancaires, critères de solvabilité, stabilité géopolitique, etc. Obtenir un crédit immobilier en France pour un expatrié peut ressembler à une expédition mouvementée. Comme tous les bons navigateurs, il vaut mieux se préparer rigoureusement pour mettre toutes les chances de son côté. La capitainerie Ymanci est là pour fournir une feuille de route la plus détaillée possible qui, nous l’espérons, vous mènera à bon port.

Vivre et travailler à l’étranger, acheter en France : un parcours difficile mais pas impossible !

Il est tout à fait possible pour un expatrié français d’obtenir un crédit immobilier pour financer un logement. Il faut savoir que ces profils sont, en règle générale, perçus comme des clients peu fiables par des banques ou des organismes de crédit. Il y a donc de fortes chances que ce projet immobilier s’apparente à un voyage au long cours, jalonné de possibles écueils d’ordre administratif, juridique et financier, pour vous et pour la banque ou l’organisme de prêt.

Parmi les prêteurs qualifiés pour une telle transaction -ils ne le sont pas tous- certains pourraient même refuser de se mettre à la barre avec vous. Certaines procédures de recouvrement avec des nations étrangères sont effectivement fastidieuses, voire infructueuses. Des restrictions sur les transferts de capitaux sont même susceptibles de ralentir, voire d’empêcher, les mouvements de fonds vers la France. Ils craignent de ne pas pouvoir récupérer les fonds en cas d’impayés.

Le pays de résidence a donc son importance dans la décision de l’établissement bancaire

Lorsqu’un expatrié français sollicite un prêt immobilier en France, la localisation de sa résidence et de son entreprise peut peser lourd dans la balance. Les prêteurs vont effectivement favoriser les particuliers installés dans des pays ayant de solides relations diplomatiques et financières avec la France.

À contrario, les dossiers des demandeurs, qui vivent dans des zones en proie à l’instabilité politique et aux tensions économiques, risquent fortement de ne pas être retenus. En effet, les recours juridiques en cas de litige sont complexes en raison notamment des obstacles diplomatiques.

Bon à savoir

Quels sont les principaux profils d’expatriés pour les prêteurs ?

Qu’il ait levé l’ancre par choix ou dans le cadre d’une mutation, un Français expatrié peut obtenir un crédit immobilier s’il veut se lancer dans l’achat d’un logement. En dépit de la distance, des dispositifs bancaires permettent à ceux qui vivent au-delà des frontières françaises d’acquérir un logement dans l’Hexagone. Pour les banques ou les organismes de prêt, plusieurs profils d’expatriés existent. Les profils, qui reviennent le plus souvent, sont :

Les expatriés voulant acquérir une résidence secondaire ou réaliser un investissement locatif en vue de générer des revenus complémentaires

Ces profils n’intéressent pas toutes les banques ou tous les établissements de prêt. Car ils ne souscriront pas forcément des produits annexes comme une assurance auto ou une carte bancaire. Dans ce cas, ils peuvent :

  • Appliquer des taux plus élevés que le marché standard.
  • Exiger un apport entre 20 % et 30 %.
  • Demander des frais de financement.
  • Réclamer une garantie comme le nantissement d’une partie de l’épargne. Le client devra bloquer une épargne dans la banque pendant toute la durée du crédit.

Ceux qui s’apprêtent à revenir en France à la fin de leur expatriation

Ces clients sont généralement appréciés par les prêteurs. Ils ont eu des carrières florissantes et sont souvent en possession d’une épargne conséquente. Ils peuvent ainsi obtenir des conditions de financement attractives.

Outre l’aspect financier, l’ancienneté au sein d’une entreprise est primordiale pour les banques ou les organismes de prêt. Pour ces derniers, cette stabilité fait figure d’indicateur clé. Elle renforce la capacité de l’emprunteur à honorer un engagement financier sur le long terme. Cet avantage peut jouer un rôle déterminant dans la rapidité et la validation d’un projet immobilier.

En revanche, si le particulier a fini sa mission d’expatriation et s’il commence un nouveau poste, le prêteur sera plus réticent, car il n’aura pas de recul sur les nouveaux revenus du particulier. Dans ce cas précis, le partenaire financier pourrait préconiser une attente pouvant aller de six mois à un an pour bénéficier d’une meilleure visibilité professionnelle et fiscale.

Un expatrié dit non-résident habitant à proximité de la frontière et travaillant dans un autre pays

Les personnes, qui résident à proximité d’une frontière tout en exerçant leur profession dans un pays voisin, auront les mêmes opportunités qu’un acheteur local. Ces profils frontaliers sont effectivement reconnus et valorisés par les organismes financiers. Les dossiers seront donc traités comme n’importe quel autre client résidant et travaillant en France, surtout s’ils bénéficient d’un emploi pérenne et présentent une capacité d’emprunt solide.

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Cap immobilier sur la France : les principales étapes ci-après

Se lancer dans cette aventure est ambitieux, mais également, rappelons-le, complexe. Pour éviter les récifs financiers, administratifs, etc., les expatriés tricolores, cherchant un port d’attache en prévision d’un retour en France au moment de la retraite, par exemple, doivent connaître chaque étape. Il faut principalement :

1-Vérifier sa capacité d’endettement

Il faut rassurer les prêteurs afin qu’ils acceptent de financer le prêt immobilier. Pour cela, votre dossier doit être particulièrement solide et votre coffre doit renfermer un trésor inestimable à leurs yeux : un revenu confortable et un apport conséquent.

Avant de vous lancer dans la recherche d’un bien immobilier et de contacter une banque ou un organisme de crédit, il est donc préférable de contrôler votre capacité d’endettement pour savoir si le projet est viable. Dès qu’elle aura été estimée, vous pouvez constituer votre dossier et partir à la recherche du prêteur.

2-Constituer son dossier

Un dossier solide, incluant tous les justificatifs demandés, donnera confiance à une banque ou à un organisme de prêt qui rendra son verdict plus rapidement. Dès la réception des documents, la banque ou l’organisme de prêt va décortiquer votre solvabilité avant de vous faire une offre. Le dossier pour un expatrié ressemble beaucoup à celui d’un futur propriétaire habitant en France.

Les pièces justificatives généralement requises concernent votre identité, votre domicile, votre situation matrimoniale, votre salaire, votre profil financier, etc. Ne quittez pas le navire maintenant. Le détail des justificatifs se trouve ci-dessous.

3-Trouver le prêteur acceptant d’être votre second sur le plan financier

Toutes les banques ou les organismes de crédit ne sont pas prédisposés à embarquer un non-résident à leur bord. Votre choix doit porter sur un prêteur qui vous soutiendra dans votre quête immobilière et qui vous accompagnera en dépit des barrières géographiques et administratives.

Pour cette étape, il est préférable de contacter un courtier qui sera votre boussole. Un courtier possède un carnet d’adresses bien rempli. Il a donc la capacité de vous orienter vers des établissements financiers à même de budgéter cette entreprise. Une fois le prêteur identifié, il entre en action.

4-Évaluer votre éligibilité

Avant de vous accorder un prêt, les prêteurs, tels des vigies, vont explorer chaque aspect de votre dossier. Ils veulent obtenir la certitude que vous serez capable de rembourser les mensualités sans encombre. Ils vont donc porter une attention particulière aux facteurs suivants :

  • La stabilité de vos finances: un historique financier sain rassure les organismes de crédit.
  • Vos revenus : ils doivent être réguliers et suffisants pour garantir votre solvabilité. Des banques ou des organismes de prêt vous réclameront des profils patrimoniaux solides, à savoir des revenus supérieurs à 150 000 euros par an minimum et un statut de propriétaire.
  • Votre statut professionnel : un contrat de travail stable va renforcer la solidité de votre dossier.
  • Le taux d’endettement : il doit rester dans les limites autorisées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) : 35 %, assurance de prêt incluse, pour un crédit immobilier.
  • L’apport personnel : il témoigne de votre capacité d’épargne. Un plus pour les prêteurs.
  • Le statut fiscal : elle offre une meilleure lisibilité sur votre capacité de remboursement.
  • Les garanties : une hypothèque sur un bien immobilier situé en France ou un nantissement peut être exigé pour sécuriser le prêt.

Les prêteurs, qui redoublent de vigilance face à ce profil emprunteur, ont d’ailleurs instauré un autre critère : le classement des expatriés par niveau de risque croissant :

  • Détaché: sous contrat français.
  • Contrat local employé d’une entreprise française: sous contrat étranger.
  • Contrat local employé d’une entreprise étrangère.
  • Entrepreneur. Ce statut compromet sérieusement l’octroi d’un prêt.

Après avoir obtenu un accord de principe de la part de la banque, vous pouvez passer à l’étape suivante :

5-Rechercher un logement à distance

Cette étape cruciale est difficile à gérer à distance. Les démarches vont prendre des mois entre le début des recherches et la signature de l’acte authentique. Que vous vouliez acheter un logement pour en faire une résidence secondaire ou pour réaliser un investissement locatif, il faut notamment identifier les spécificités de la région où se trouvera votre maison ou votre appartement.

Les spécificités techniques et juridiques :

  • L’état général du logement : installations électriques, plomberie, toiture, etc.
  • Les diagnostics énergétiques obligatoires.
  • La surface réelle.
  • L’assurance dommage-ouvrage.

L’emplacement et l’environnement :

  • Le quartier et les infrastructures : commerces, écoles, transports, stationnement, etc.
  • Le voisinage.

Les aspects financiers :

  • Le prix au mètre carré. Il faut le comparer avec les prix moyens en place dans la région ou le département.
  • Les charges concernant la copropriété.
  • Les frais de notaire et les droits d’enregistrement qu’il faut anticiper dans votre budget.

Vous craignez que l’éloignement géographique ne compromette la réalisation de cette tâche ? À l’ère numérique, vous pouvez vous appuyer sur les agences immobilières qui possèdent leur plateforme en ligne, facilitant ainsi la recherche et le suivi des transactions, sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Vous pouvez aussi faire appel à des chasseurs immobiliers qui sont qualifiés pour dénicher la maison ou l’appartement de vos rêves.

Comment assurer les visites alors que vous vous trouvez à des milliers de kilomètres ?

Si vous ne pouvez pas répondre présent, il est possible de déléguer cette tâche à des proches ou à un professionnel de l’immobilier. Ce dernier saura vous donner un avis objectif sur l’état du bien aussi bien physique (toiture, sol, électricité, etc.) que financiers (taxe foncière, charges, etc.). Opérant une veille permanente sur le marché immobilier, il est habilité pour visiter et vous présenter des habitations.

6-Procéder aux démarches administratives à distance

Les démarches relatives à l’administratif et au financement sont nombreuses en France. Là aussi, vous pouvez donner procuration à une personne de confiance qui se chargera de signer le compromis de vente et l’acte authentique de vente. Ces signatures se font en présence d’un notaire. Quant à la demande de procuration, elle s’effectue généralement auprès du consulat.

Devenir propriétaire en étant expatrié : un crédit pas tout à fait comme les autres

L’acquisition d’un bien immobilier constitue un objectif important pour de nombreux Français, y compris ceux qui résident hors de nos frontières. Entre les conditions de prêt renforcées, les démarches administratives plus lourdes, les fuseaux horaires et la barrière de la langue, l’accès à un financement n’est pas gagné. D’autant que les banques et les organismes de crédit, capables de financer une telle transaction, sont rares. Ceux qui peuvent la financer vont mettre la barre haute comme vous pouvez le découvrir ci-dessous.

  • L’apport réclamé par les banques ou les organismes de prêt s’élève entre 20 % et 30 %.
  • Les prêteurs vont privilégier les expatriés exerçant pour un employeur reconnu.
  • La banque ou l’organisme de crédit jettera son dévolu de préférence sur un profil qui a un emploi stable et un salaire plus conséquent qu’en métropole.
  • La période maximale de remboursement n’est que de 20 ans.
  • Ils exigeront une assurance de prêt dont le coût peut être plus salé, surtout si le territoire où réside l’expatrié est jugé houleux.
  • Un filet de sécurité pour sécuriser ce prêt sera demandé par les prêteurs. Cette garantie va se matérialiser sous la forme d’une hypothèque conventionnelle, d’un nantissement, d’une caution.

Quel est le taux d’intérêt proposé aux non-résidents ?

Les taux d’intérêt appliqués émanent des banques ou des organismes de crédit établis en France. En règle générale, ces taux sont alignés sur ceux pratiqués pour l’acquisition d’un logement par un résident travaillant sur le territoire français. Toutefois, certains prêteurs peuvent prendre la décision d’augmenter les taux. Mais leur augmentation reste minime.

Comment se calcule le taux d’intérêt pour les expatriés ?

Les banques ou les organismes de prêt vont tenir compte des facteurs suivants pour évaluer le taux auquel vous pourrez emprunter :

  • Le contrat de travail.
  • Le montant de l’apport.
  • La durée concernant le remboursement de votre crédit.

La relation avec la banque et l’historique bancaire peuvent influencer les conditions d’obtention d’un emprunt.

Prêt immobilier pour un expatrié : quels sont les points d’attention des banques ?

Plusieurs paramètres vont être pris en compte pour les établissements prêteurs. Explorez-les dès maintenant !

Le climat politique du pays d’expatriation

Les organismes de crédit auront tendance à favoriser les expatriés tricolores résidant dans des pays bénéficiant d’une stabilité politique et sociale, ainsi que d’une économie solide : l’Union européenne, dont la zone euro, l’Amérique du Nord, certaines nations asiatiques.

Le type d’entreprise et son secteur d’activité

Les prêteurs accordent une attention particulière à l’employeur de l’expatrié. Être salarié au sein d’une entreprise renommée ou d’une multinationale est un gage de sécurité, contrairement à un statut d’indépendant. Les secteurs d’activité porteurs, comme la santé, l’énergie, la finance, l’ingénierie ou encore les nouvelles technologies, offrent également des garanties salariales et sont, par conséquent, perçus comme stables.

La nature du contrat

La stabilité de l’emploi est un critère fondamental dans l’évaluation du risque pour les prêteurs. Il va sans dire que ce document joue un rôle déterminant dans la décision d’octroyer ou pas un prêt immobilier.

  • Le contrat à durée indéterminée (CDI) ou son équivalent local

Il est le plus valorisé par les banques. Il garantit une certaine régularité des revenus sur le long terme. À l’étranger, un CDI ou un contrat local assimilé à un emploi stable est très apprécié pour une demande de crédit immobilier.

  • Les contrats temporaires

Les contrats à durée limitée, comme le CDD, l’intérim ou encore le travail en freelance, suscitent généralement la méfiance des organismes financiers. L’incertitude entourant leur renouvellement complique toute projection fiable sur le long terme. En conséquence, les banques peuvent refuser ou exiger des garanties plus conséquentes pour ce type de financement.

Bon à savoir

La coopération avec le pays

La transmission de données et de documents administratifs officiels depuis l’étranger peut être particulièrement compliquée, notamment lorsque l’expatrié réside dans un État dépourvu d’accords bilatéraux ou de convention d’extradition avec le pays d’origine. Dans ce contexte, les banques ou les organismes de prêt sont susceptibles de refuser l’octroi d’un crédit nécessaire pour l’achat d’un bien immobilier, faute de garanties jugées suffisantes.

À contrario, si l’expatrié vit dans un pays avec lequel les échanges sont fréquents et encadrés, les démarches seront plus simples car les prêteurs seront plus familiarisés avec les procédures.

La politique fiscale

Dès qu’un expatrié travaillant à l’étranger réclame un prêt immobilier, les organismes financiers examinent attentivement sa situation fiscale. Ils vont vérifier s’il est encore résident fiscal français, s’il dépend de celui de son pays d’accueil, s’il existe des accords bilatéraux entre la France et la nation où il réside. Cette loi permet d’éviter la double imposition, mais aussi de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale.

La langue et la devise monétaire

Ces deux points peuvent compliquer les échanges. Toutes les banques ne possèdent pas les outils adaptés et des employés capables de gérer ces dossiers.

La nature de la banque ou de l’établissement de crédit

Toutes les banques ou tous les organismes de prêt sur le territoire français ne sont pas spécialisés dans l’expatriation. Seules les grandes institutions bancaires ont les capacités de s’occuper de ces profils.

Découvrez la liste des banques qui financent les expatriés :

  • Crédit Agricole: elle accorde des financements aux expatriés, en particulier ceux qui sont sous contrat français ou travaillant pour une entreprise française à l’étranger.
  • BNP Paribas : elle dispose de plusieurs agences spécialisées pour des clients expatriés et souhaitant investir dans une des 13 régions métropolitaines.
  • BRED (Banque Populaire) : elle offre des solutions de financement à destination des non-résidents sous réserve d’un bon dossier.
  • CIC Iberbanco : elle est spécialisée dans le financement des expatriés en Espagne ou au Portugal.

Ne pas oublier ! Outre les éléments mentionnés précédemment, les conditions de vie et la situation financière de l’expatrié souhaitant emprunter figurent parmi les principaux critères d’évaluation dans un tel dossier.

Quelles sont les erreurs fréquentes lors de la demande d’un prêt immobilier pour un expatrié ?

En tant que Français, vous résidez et travaillez en Chine, à Singapour ou aux États-Unis… Une demande de financement pour un prêt immobilier en tant qu’expatrié requiert une préparation minutieuse. Il est primordial de prendre connaissance de certains éléments pour éviter d’éventuelles erreurs. Qu’est-ce qu’il ne faut pas négliger en tant que Français expatrié ?

L’importance de l’apport personnel

L’apport personnel est généralement demandé dans le domaine de l’immobilier et du financement. Il s’agit d’une somme d’argent que l’emprunteur apporte pour financer l’achat d’un bien immobilier, dans notre cas, en complément d’un prêt bancaire.

L’apport n’est pas obligatoire pour obtenir un crédit immobilier. Il est toutefois fortement recommandé. L’apport correspond en général à 10 % du prix d’achat total de la maison ou de l’appartement. Cet apport permet ainsi de rassurer les banques ou les organismes de crédit sur la situation financière du particulier.

L’apport sera plus élevé pour un expatrié français qui veut devenir propriétaire dans son pays natal. En août 2025, les banques réclamaient un apport entre 20 % et 30 % du prix d’acquisition total. Sans oublier les frais de notaire, de courtage, de garantie comme le nantissement.

Les spécificités du pays de résidence

Le pays dans lequel vous êtes installé va jouer un rôle déterminant dans l’évaluation du dossier par les prêteurs de l’Hexagone. En effet, tous les États ne sont pas perçus de la même manière par les organismes de crédit. Certains sont considérés plus risqués que d’autres sur le plan économique, politique et juridique. Cette instabilité peut entraîner des difficultés à vérifier les revenus ou les justificatifs locaux, des risques accrus de non-remboursement, des obstacles réglementaires et/ou fiscaux. Les banques ont deux choix : refuser le dossier ou imposer des conditions plus strictes : taux moins avantageux, apport plus élevé, garanties supplémentaires.

Il est primordial de connaître la liste des pays jugés à risque ou privilégiés par les prêteurs. Il faut aussi préparer des justificatifs traduits et solliciter les services d’un courtier spécialisé dans les prêts immobiliers pour un expatrié.

Les délais

Le processus permettant la constitution de votre dossier sera plus long depuis l’étranger. Plusieurs facteurs peuvent ralentir sa constitution :

  • La traduction et la certification des documents : les banques françaises exigent des justificatifs comme les fiches de paie, les relevés bancaires ou les attestations fiscales.
  • Le décalage horaire : ce point peut ralentir la communication entre le prêteur, le courtier et le particulier.

Il se pose aussi la question du délai de mise a disposition des fonds qui dans certains cas peut être plus long que dans l’hexagone.

La couverture assurantielle

Comme certaines banques, les assurances de prêt peuvent refuser de couvrir les expatriés. D’autres acceptent en appliquant des surprimes importantes. Il est donc crucial de comparer les offres et de vérifier les exclusions liées au pays de résidence. Dans le cadre d’un prêt immobilier accordé pour l’achat d’un bien, une assurance emprunteur est exigée par une banque ou un organisme de crédit. Le coût de l’assurance de prêt peut avoir un impact comme le taux d’intérêt. L’assurance de prêt immobilier doit, effectivement, s’adapter aux conditions particulières de l’État dans lequel vous vous êtes expatrié. En outre que vous soyez expatrié ou pas il est nécessaire de savoir si vous êtes éligible à l’assurance de prêt et à quelles conditions.

Le seuil de revenus nécessaire pour que la demande de crédit soit recevable

Dans le cadre d’un crédit immobilier pour un expatrié qui veut se lancer dans l’achat d’un appartement ou d’une maison, les banques ou les organismes de prêt vont favoriser les dossiers dont les salaires sont conséquents et stables. Concernant l’épargne, le demandeur doit avoir des fonds importants disponibles sur un compte bancaire domicilié en France ou à l’étranger.

Le statut professionnel

Les prêteurs accorderont plus facilement un crédit à un demandeur qui travaille pour une entreprise de renommée mondiale qu’un particulier qui fait des « petits boulots » à l’étranger ou qui a monté sa propre entreprise.

Acheter un bien immobilier : les expatriés français paient-ils des impôts ?

Les futurs acheteurs, exerçant hors de nos frontières, mais voulant acheter un bien dans un des 101 départements français, sont soumis à une fiscalité qui va dépendre de leur résidence fiscale et de l’usage prévu du logement : habitat principal, maison secondaire, investissement locatif. Voici les principaux points à connaître concernant :

Les impôts relatifs à la propriété

La taxe foncière concerne les propriétaires résidents ou non-résidents. Elle est due chaque année. Quant à la taxe d’habitation, elle est toujours applicable aux résidences secondaires. La déclaration des revenus fonciers, perçus par les contribuables ayant quitté la France pour vivre à l’étranger, s’effectue via le formulaire Cerfa n°2024-NR.

Les impôts sur le revenu

Les revenus issus de la location sont imposables en France, même si le propriétaire est non-résident. Le taux d’imposition est, en règle générale, forfaitaire pour les expatriés français. Ils peuvent aussi bénéficier de déduction sur les intérêts d’emprunt ou encore la réalisation de travaux.

L’impôt sur la fortune immobilière (IFI)

Il s’applique si la valeur nette du patrimoine immobilier en France est au-dessus de la barre de 1,3 million d’euros. Les expatriés français sont imposés uniquement sur un logement situé en Métropole.

Les plus-values immobilières

Elles sont imposables en France en cas de revente. Il faut savoir que des abattements peuvent réduire voire annuler l’impôt après une durée de détention d’un logement allant de 22 à 30 ans.

Crédit immobilier pour un expatrié : quels sont les inconvénients ?

  • La mise en place de ce dossier est complexe.
  • La distance géographique complique sérieusement la relation client et le suivi du dossier qui peuvent provenir d’horizons lointains.
  • Les banques vont devoir jongler avec des documents fiscaux, bancaires et autres justificatifs étrangers à traduire, voire difficiles à authentifier.
  • Les procédures de recouvrement à l’international peuvent devenir une opération coûteuse et compliquée si le navire de l’emprunteur fait naufrage, entendez qu’il se retrouve en défaut de paiement.

Prêt immobilier pour un expatrié : la check-list pour présenter un dossier solide

Obtenir un prêt immobilier en tant qu’expatrié implique de démontrer notamment la solidité de sa situation financière. Si un prêteur veut s’assurer de la fiabilité du demandeur, il doit avoir en sa possession plusieurs documents. Dans cette optique, les principales pièces justificatives souvent demandées sont les suivantes :

  • Une pièce d’identité : carte d’identité ou passeport. N’oubliez pas celle du co-emprunteur si la demande se fait à deux.
  • Un justificatif de votre domicile à l’étranger.
  • Le contrat de mariage, le certificat de PACS, le jugement de divorce.
  • Les bulletins de paie qui justifient les revenus selon le pays.
  • Les derniers relevés de votre compte bancaire.
  • Le relevé d’identité bancaire (RIB) du compte pour la domiciliation des échéances.
  • Le justificatif confirmant l’apport personnel, voire une garantie sous la forme d’une hypothèque, par exemple.
  • Les tableaux d’amortissement des crédits en cours si vous en avez.
  • Une photocopie de votre titre de propriété ou d’une attestation notariée si vous êtes déjà propriétaires d’un logement.
  • L’avis d’imposition ou l’équivalent français du pays de résidence.
  • L’avis de la taxe foncière.

Achat immobilier pour un expatrié : embarquez avec un courtier

Les spécificités liées à un crédit immobilier pour un expatrié étant complexes, nous vous encourageons à vous rapprocher d’un courtier chevronné capable de traiter ces dossiers. Cet intermédiaire entre l’emprunteur et une banque ou un organisme de prêt au moment des pourparlers sera en mesure non seulement de comparer les offres en fonction de votre budget, de vos attentes immobilières, mais aussi de vous aider à obtenir les meilleures conditions.

Les courtiers chez Ymanci, dont certains sont capables de mener à bien ce type d’expédition, seront en mesure d’effectuer une étude de faisabilité, de réunir tous les justificatifs nécessaires pour présenter un dossier solide, d’obtenir l’offre de prêt la plus avantageuse. Ces professionnels traceront pour vous la route la plus sûre en tenant compte de votre cap individuel, du pavillon sous lequel vous naviguez, c’est-à-dire votre pays de résidence, ainsi que de vos objectifs patrimoniaux.

Nous tenons à remercier quatre de nos courtiers qui ont permis la réalisation de cet article : Kathy Demuth, directrice commerciale ; Éric Annovazzi, gérant de l’agence Ymanci Vincennes ; Bruno Kovac, responsable d’agence et conseiller financier à Annecy-le-Vieux et Agnès Thiebert, directrice de l’agence Ymanci d’Annemasse.

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