Pouvez-vous devenir propriétaire en 2026 en touchant le SMIC  ?

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Actuellement locataire, en colocation ou en coliving, vous sentez qu’il est temps d’acquérir un bien immobilier. En effet, des signaux laissent présager des jours meilleurs pour ce secteur. Il y a néanmoins un obstacle ! Bien que vous soyez en contrat à durée indéterminée (CDI), vous ne percevez qu’un salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Et vous craigniez que cette situation ne constitue purement et simplement un frein.

Certes, le SMIC sera revalorisé à partir du 1er janvier 2026. Il passera à 12,02 € brut de l’heure, contre 11,88 € en 2025, soit 1 823,03 € brut sur une base de 35 heures par semaine. Cette revalorisation est malgré tout insuffisante pour effectuer les démarches en toute sérénité. Si l’accès à la propriété avec ce salaire horaire minimum légal n’est pas incompatible avec votre désir de devenir propriétaire en 2026, les démarches seront plus complexes que pour un salarié mieux rémunéré.

Pour que votre projet immobilier aboutisse, il faut donc vous préparer à :

  • Proposer un projet parfaitement ficelé : la localisation, le choix du bien qui correspond à vos revenus, etc.
  • Revoir certaines de vos prétentions notamment celles concernant la superficie de votre résidence principale ou de votre bien locatif.
  • Demander l’aide d’un expert en immobilier.

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Prenons quelques instants pour aborder ces points cruciaux.

Obtenir un prêt en étant au SMIC : quelles sont les conditions pour emprunter ?

Avant de vous prêter la somme nécessaire pour acquérir un bien immobilier, la banque ou l’organisme de prêt va s’assurer que vous êtes en mesure de la rembourser. Si le CDI est un gage de stabilité aux yeux des prêteurs, il ne suffit pas toujours à obtenir un prêt immobilier. Il va donc s’employer à décortiquer chaque dossier de demande d’emprunt. Il va sans dire qu’il doit être particulièrement soigné. Il doit contenir les pièces justificatives permettant d’évaluer votre solvabilité, votre parcours professionnel et votre stabilité financière. Le prêteur étudiera les critères suivants :

La gestion des comptes

Une gestion des comptes stable et régulière est un point essentiel pour rassurer le prêteur. En effet, l’absence d’incident bancaire sur plusieurs mois envoie un signal positif, même si votre épargne est modeste.

Le reste à vivre

Le reste à vivre est la somme qui est disponible chaque mois après avoir payé le crédit. Il est calculé de la manière suivante : reste à vivre = revenus nets – mensualité de prêt – charges fixes, c’est-à-dire le loyer, les pensions, les crédits à la consommation, etc. Il doit être suffisant pour couvrir les dépenses courantes : l’alimentation, l’énergie, les transports, les assurances ou encore les loisirs. En 2025, les prêteurs chiffraient le seuil minimal exigé pour un dossier au SMIC a :

  • 750 € pour une personne seule.
  • 900 à 1 200 € pour un couple.
  • +200 € par enfant à charge.

Plus le reste à vivre est important, plus le dossier de demande de crédit sera pris au sérieux par les banques ou les organismes de prêt.

Le taux d’endettement

Le taux d’endettement ne doit pas dépasser 35 % pour un prêt immobilier. Cette norme a été fixée par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) en 2021. Cependant, les banques sont autorisées à « l’enfreindre » en fonction des dossiers soumis.

L’apport personnel

Cette somme est essentielle pour rassurer les banques ou les établissements de prêt. Elle peut provenir d’un plan d’épargne logement (PEL), d’un compte épargne logement (CEL), d’une prime salariale, d’un don d’argent, de la revente d’un bien immobilier ou mobilier, d’un héritage. Généralement, l’apport personnel sert à s’acquitter des frais annexes en rapport avec un emprunt immobilier : frais de dossier, de garantie et/ou de notaire.

Bon à savoir

Quels sont les trucs et astuces pour permettre à une personne payée au SMIC d’accéder à la propriété ?

Les prix au mètre carré des logements varientparfois fortement, d’une ville à l’autre. Les raisons, qui font généralement varier les prix, sont notamment la superficie et la situation géographique. C’est pourquoi, les futurs propriétaires doivent souvent faire des concessions sur la surface souhaitée et/ou sur le type de bien.

Mais il existe des astuces pour payer moins cher son crédit immobilier quand un futur propriétaire ne touche que ce salaire minimum de croissance.

1-Vous pouvez acquérir une petite surface, comme un studio ou un T1. Cette option sera plus accessible qu’une maison, à moins de s’éloigner d’une grande ville et de préférer les zones rurales.

2-Vous pouvez envisager un achat avec votre conjoint ou avec un co-emprunteur pour accroître votre capacité d’emprunt si vous voulez une surface plus grande ou une meilleure localisation.

3-Vous pouvez jeter votre dévolu sur un logement dans l’ancien avec des travaux.

4-Vous pouvez opter pour un bien en viager ou en accession sociale à la propriété.

5-S’il est quasiment impossible de trouver un logement à Paris, vous pouvez vous tourner vers des villes plus abordables financièrement. Certaines restent effectivement accessibles même pour une personne qui touche ce salaire minimum.

Des villes, comme Bourges, Grenoble, Limoges, Clermont-Ferrand, Châteauroux ou Saint-Etienne, proposaient en 2025 des prix au mètre carré bien inférieurs à la moyenne nationale. En mobilisant certaines aides, comme nous l’expliquons ci-dessous, le futur acheteur payé au salaire minimum peut espérer devenir propriétaire d’un petit appartement ou d’une petite maison.

6-Vous pouvez solliciter l’aide d’un courtier expert en crédit immobilier pour obtenir les meilleures conditions d’emprunt et les taux d’intérêt plus abordables. Ces professionnels ont l’expérience nécessaire pour vous guider étape après étape dans le processus aboutissant à l’obtention d’une meilleure offre de prêt. Les courtiers connaissent, en effet, les méthodes et les analyses utilisées par les prêteurs pour étudier les dossiers de demande de crédit immobilier. Ils connaissent aussi toutes les spécificités techniques des prêts immobiliers.

7- Vous pouvez utiliser des outils aujourd’hui indispensables. Comme il faut vivre avec son temps, plusieurs outils indispensables existent. Gratuits et sans engagement, ils permettent de calculer les mensualités de votre emprunt et d’estimer votre budget immobilier. Mais n’oubliez pas le facteur humain : rien ne vaut la rencontre avec un courtier pour monter votre dossier et analyser les offres des banques.

8-Vous pouvez peut-être prétendre au prêt à taux zéro (PTZ) si vous êtes primo-accédant. Grâce à ce prêt sans aucun intérêt, comme son nom l’indique, votre capacité d’achat va augmenter. Et il vous aidera à financer une partie de votre emprunt en fonction de la zone géographique, mais également de vos revenus. Le PTZ est, effectivement, soumis à condition.

Propriétaires en touchant le SMIC : quelles sont les aides mises à votre disposition ?

La transition est toute trouvée pour parler des autres aides mises en place par l’État français. Outre le PTZ, les salariés percevant le salaire minimum peuvent notamment solliciter :

Le prêt d’accession sociale (PAS)

Ce prêt réglementé, accordé par certaines banques, est réservé aux ménages modestes. Il permet de bénéficier d’un taux d’intérêt avantageux et d’accéder à l’Aide personnalisée au logement (APL) si le logement est ancien et sous certaines conditions. Ce dispositif peut améliorer la capacité d’emprunt des ménages au SMIC.

Le prêt conventionné

Il est notamment destiné à un particulier voulant devenir propriétaire de sa résidence principale en l’achetant ou en la faisant construire. Il donne droit à l’APL accession puis facilite l’obtention d’un financement complet, notamment dans des régions où le foncier reste accessible.

Les dispositifs d’aide à l’achat

Ils sont prévus par certaines collectivités territoriales. Ils prennent la forme d’une subvention, d’un PTZ local, d’une exonération temporaire de la taxe foncière, d’un accompagnement à la rénovation énergétique, etc. Si vous ne connaissez pas ces aides, vous pouvez vous renseigner auprès de la mairie de votre commune ou de l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil).

Ce qu'il faut retenir

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