Crédit immobilier : la baisse des taux d’intérêt, c’est pour quand ?

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Après dix augmentations consécutives depuis juillet 2022, la Banque centrale européenne a décidé de stabiliser ses taux directeurs, le 26 octobre 2023, dont son taux de refinancement qui rétribue les dépôts des organismes bancaires. Cette décision est-elle un signe avant-coureur d’une stabilisation, voire d’une baisse des taux d’intérêt concernant les prêts immobiliers ?

Selon les courtiers experts en crédit immobilier, il faudra encore prendre son mal en patience. Ces derniers estiment en effet que les taux d’intérêt vont encore grimper pour atteindre leur pic en janvier ou en février 2024. Selon l’Union des intermédiaires de crédit (UIC), les taux pourraient effectivement avoisiner les 5 % sur 20 ans et 5,2 % sur 25 ans. Après cette hausse, les taux devraient stagner avant damorcer une baisse pour redescendre aux alentours de 4 %, à la fin de l’année 2024.

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Crédit immobilier : des signes encourageants

Outre la décision de la BCE, il y a d’autres signes encourageants comme la hausse modérée du taux d’usure pour le mois de novembre, que les taux d’intérêt ne peuvent pas dépasser, puis le comportement de certaines banques. Des établissements bancaires de détail recommencent à prêter et font même des gestes en :

  • Baissant les frais de dossier.
  • Répondant plus rapidement à une proposition de demande de prêt provenant d’un acquéreur potentiel : 14 jours au lieu de 21 au début de l’année 2023.

À partir de 2024, les banques commerciales pourraient fournir des efforts supplémentaires :

  • En accordant des taux décotés aux emprunteurs qui possèdent un dossier en béton.
  • En proposant des prêts complémentaires à taux bonifiés aux primo-accédants ou aux propriétaires qui veulent acheter une maison ou un appartement classé DPE ou qui s’engagent à se lancer dans la rénovation énergétique de leur bien immobilier.

Les banques restent néanmoins frileuses et par conséquent vigilantes comme le précise Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’UIC :

Les banques restent tout de même très prudentes dans le choix de leurs clients et très exigeantes sur le niveau d’apport personnel qu’elles réclament. (…) L’accès est moins compliqué qu’il ne l’était en début d’année, mais il reste encore beaucoup à faire pour véritablement débloquer le marché et ça passera aussi par les éventuels assouplissements que le Haut Conseil pour la Stabilité financière pourrait annoncer lors de sa réunion de décembre.

Un autre signe encourageant ! Ils sont tellement rares qu’il ne faut pas en oublier. Les taux d’intérêt progressent moins vite qu’avant l’été. Notons que les taux immobiliers ont effectivement été multipliés par quatre ces deux dernières années. Les chiffres sont éloquents. Pour un prêt sur 20 ans, le taux moyen brut, hors assurances et garanties, tournait autour de 4,30 % en octobre 2023. En 2022, il était fixé à 2,30 %. À la fin de l’année 2021, il s’élevait à 1 % en moyenne.

La hausse des taux fait suite notamment aux décisions de la Banque centrale européenne (BCE) d’accroître de manière régulière ses taux directeurs. Certes, les décisions ont un impact sur le prix du crédit immobilier. Mais elles ne sont pas faites pour mettre des bâtons dans les roues aux futurs propriétaires et aux professionnels du métier, mais pour annihiler l’inflation et éviter que les cours de l’euro ne s’effondrent. Cependant, ces augmentations ont de lourdes conséquences sur les banques qui n’ont pas d’autres choix que d’élever leurs taux d’intérêt pour un emprunt immobilier. Mais aussi sur ceux qui veulent investir dans la pierre mais qui doivent remettre leurs projets à plus tard ou bien revoir leurs attentes à la baisse. Voilà pourquoi le nombre de transactions immobilières est en chute libre depuis plusieurs mois.

Comme nous pouvons le constater, la situation des emprunteurs et des professionnels, qui espèrent un temps d’arrêt dans la hausse des taux d’intérêt, ne va pas s’améliorer d’un coup de baguette magique.

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