Qui sont ces investisseurs étrangers intéressés par l’immobilier français ?
Le clap de fin vient de retentir sur les Jeux olympiques 2024 de Paris. Comme pour les villes organisatrices de Sydney, Londres ou Tokyo, qui avaient vu leur marché immobilier reprendre des couleurs après cette compétition sportive ultramédiatisée, les propriétaires d’un bien à vendre et/ou les acteurs évoluant dans l’immobilier espèrent également profiter de cet effet JO. Beaucoup nourrissent l’espoir que la belle image renvoyée par la France entre le 26 juillet et le 11 août 2024 finira par porter ses fruits.
Rappelons que les caméras provenant des quatre coins de la planète ont filmé Paris et la France sous leur meilleur jour. Les images et les reportages ont, en effet, prouvé que le peuple français était capable de se transcender, d’être un hôte souriant et hospitalier, de faire la part belle aux sportifs en les accueillant dans des lieux somptueux et chargés d’histoire : le Grand Palais, les rues pittoresques de Paris, le château de Versailles, etc. À quelques jours des Jeux paralympiques (28 août au 8 septembre 2024), nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que cette première manche s’est soldée sur une réussite. Mais il faudra patienter quelques mois pour vérifier si les Jeux olympiques 2024 de Paris se révèlent payants pour l’immobilier français, considéré comme une de nos richesses.
En attendant de savoir dans quelle mesure les JO 2024 agiront sur le parc immobilier, nous pouvons avancer que l’engouement des étrangers pour notre marché de l’immobilier est réel. La rédaction d’Ymanci a donc choisi de se focaliser sur ces étrangers ayant fait le choix d’investir dans un appartement ou une maison se trouvant dans une des treize régions de notre beau pays. Levons donc le voile sur le profil de ces propriétaires venus d’ailleurs.
Biens immobiliers à Paris : quels sont les premiers acheteurs étrangers ?
La poétesse américaine Gertrude Stein a écrit :
L’Amérique est mon pays et Paris est mon chez moi.
Les investisseurs en provenance d’un des 50 États du Nouveau Monde semblent d’accord avec cette féministe de Pennsylvanie. Vous l’aurez deviné, les premiers acheteurs étrangers de biens immobiliers à Paris sont originaires des États-Unis d’Amérique, qui ont d’ailleurs terminé à la première place du tableau des médailles (125) des Jeux de la XXXIIIe olympiade de l’ère moderne. Avec 231 achats immobiliers en 2023, les « Ricains » arrivent en tête des nationalités devenues propriétaires d’une résidence, notamment secondaire, en Île-de-France, d’après une étude menée par la banque CCF grâce aux données fournies par les Notaires du Grand Paris.
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Pourquoi les Américains choisissent-ils Paris ?
Comme beaucoup de Français, qui ont découvert l’Amérique grâce au cinéma, à la musique, au sport, certains descendants de l’Oncle Sam ont appris à connaître la France, et notamment Paris, grâce au cinéma et aux séries, comme Emily in Paris. Les images de l’actrice Lily Collins, qui prête ses traits à l’héroïne américaine, déambulant dans des quartiers parisiens comme Saint-Germain-des-Prés ou Montmartre, seraient pour les investisseurs américains l’un des facteurs déterminants dans le processus d’achat d’un bien immobilier à Paris. Depuis la diffusion de cette série, un sondage de l’IFOP montre d’ailleurs que 47 % des Américains ont une très belle image de Paris.
Le cinéma et les JO ne font pas tout ! Outre cette série et la prestation de la France pendant les JO 2024, les investisseurs américains sont au fait de l’état de santé et des avantages que procurent le marché immobilier francilien et français. En lisant les médias, ils savent que :
- Les prix de vente dans l’immobilier, notamment parisien, étaient en baisse ces derniers mois.
- Des lois en France proposent des mesures fiscales, censées rendre l’investissement immobilier plus attractif pour les étrangers désireux de se porter acquéreurs d’un logement.
Outre ces points déterminants, ils savent aussi qu’ils peuvent compter sur les faits suivants :
Le dollar a le vent en poupe par rapport à l’euro
La faiblesse de notre monnaie permet aux acheteurs américains de devenir propriétaires de logements plus spacieux en France, et ce, à moindre coût, par rapport à un investisseur français. Les Américains ont également un pouvoir d’achat plus élevé que les Français. Certains d’entre eux étant richissimes acquièrent généralement leur bien immobilier sans souscrire de crédit. Ainsi, ils ne sont pas touchés par le durcissement des conditions d’octroi d’un emprunt, dont certaines règles modifiées restent contraignantes pour de nombreux Français.
Environ 90 % de leurs achats se font comptants, donc ils ne discutent pas si le logement leur convient parfaitement bien et ils ne vont pas faire le tour des agences pour voir s’il est pile dans le prix – Andréa Boström Mouls, directrice de l’agence immobilière Varenne.
Le DPE n’est pas un obstacle pour eux
Si les investisseurs américains non-résidents sont pointilleux sur le choix de l’emplacement de leur futur logement, de l’étage et du bruit, ils sont peu regardant en ce qui concerne le diagnostic de performance énergétique (DPE), servant à renseigner la performance énergétique d’un logement, comme l’a constaté Élodie Frémont, notaire à Paris et présidente de la commission des statistiques immobilières :
Le diagnostic de performance énergétique n’a jamais dérangé aucun Américain non-résident. C’est une clientèle plus aisée donc la surconsommation et la facture qui va avec ne les dérangent pas.
L’écart des taux hypothécaires entre la France et les États-Unis leur est favorable
La différence des taux incite la patrie de l’actrice Marilyn Monroe, du chanteur Bruce Springsteen ou du basketteur Michael Jordan à jeter son dévolu sur un logement parisien. En avril dernier, les taux des prêts immobiliers outre-Atlantique étaient de 6,88 % en moyenne pour un prêt à taux fixe sur 30 ans, d’après l’agence de refinancement Freddie Mac.
Quels biens immobiliers recherchent les investisseurs américains ?
Concernant la typologie de ces biens immobiliers, les Américains, dont certains investissent aussi à Courchevel ou sur la Côte d’Azur, sont plutôt à la recherche d’appartements. Les maisons ne représentent plus que 5 % de leurs achats contre 15 %, il y a trois ans.
Comme pour les propriétaires français, la pierre est une valeur sûre et pérenne pour les Américains, qui ont un faible pour les quartiers typiquement parisiens et les logements anciens, dont les prix étaient en baisse ces derniers mois. Leur but est de se constituer un patrimoine immobilier soit pour :
- Y vivre et réaliser une plus-value lors de la revente.
- Le mettre en location et générer des revenus locatifs.
Biens immobiliers à Paris : quels sont les pays derrière les États-Unis ?
Outre les USA (United States of America), dont Los Angeles organisera les prochains Jeux olympiques d’été en 2028, d’autres nations portent un certain intérêt à la capitale française, mais aussi à la petite couronne, pour un investissement dans un bien immobilier. Les logements achetés par des investisseurs venus de l’étranger se chiffraient l’année dernière à :
- 132 pour le Liban.
- 89 pour l’Italie.
- 62 pour la Belgique.
- 60 pour l’Allemagne.
Si le nombre de transactions finalisées par les acquéreurs venus d’outre-Atlantique et d’Europe a baissé pour les propriétaires vivant hors de France (-14 %) et les résidents (-16 %), cette étude montre, en revanche, qu’ils ne lésinent pas sur les moyens financiers dès qu’il s’agit d’investir dans un logement. En moyenne, l’année dernière, le montant du budget pour une telle transaction tournait autour de 800 000 €. Cette étude confirme enfin que l’Île-de-France a un pouvoir de séduction chez les investisseurs étrangers. Elle a été la région la plus dynamique en 2023 comme le souligne, Andréa Boström Mouls, dans les colonnes du Parisien :
Chez nous, un dossier sur deux est un étranger non-résident. Ils recherchent le vrai Paris avec un logement proche des commerces, du primeur, du fleuriste et des bistrots.
Les régions françaises ont-elles la cote auprès des investisseurs étrangers ?
En France métropolitaine, il n’y a pas que Paris qui attire les acquéreurs étrangers et nos régions françaises espèrent bien tirer profit des Jeux olympiques. Il y a deux ans, alors que la crise immobilière se répandait sur le territoire français, les principaux acteurs de l’immobilier avaient remarqué que nos régions françaises séduisaient aussi les non-résidents. Le profil de ces étrangers est majoritairement européen puisqu’ils proviennent :
- De Belgique.
- De Grande-Bretagne.
- D’Allemagne.
- Des Pays-Bas.
- De Suisse.
- D’Espagne.
- Du Portugal.
- Du Danemark
- De Suède.
- De Norvège.
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