L’impact du dérèglement climatique sur l’immobilier

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Depuis des décennies, les blockbusters sur les catastrophes naturelles, comme Mad Max, Blade Runner, Le Jour d’après ou encore Waterworld, enrichissent les producteurs notamment hollywoodiens et font le bonheur des spectateurs. Seulement voilà, le dérèglement climatique, ce n’est pas que du cinéma. Cette réalité incontournable engendre des catastrophes climatiques de plus en plus nombreuses, de plus en plus intenses, selon des scientifiques et prévisionnistes de la météorologie. La hausse des températures, les inondations, les vagues de chaleur, les pénuries d’eau, la sécheresse, etc. Le monde en fait déjà les frais, puisque ces phénomènes : 

  • Tuent des millions de personnes.
  • Mettent en péril des îles et des villes principalement côtières.
  • Bouleversent la biodiversité
  • Refaçonnent la physionomie de la planète bleue, obligeant des peuples à fuir la montée des eaux, la sécheresse, etc ¹.
  • Provoquent de lourds dégâts matériels, notamment sur les biens immobiliers.
  • …  

Investissement : la France n’échappe pas aux risques climatiques

Aujourd’hui, alors que l’été tarde à s’installer sur une grande partie de la France, nous allons nous attarder sur le dérèglement climatique et ses répercussions sur l’immobilier. Car la France est aussi concernée. 62 % de la population seraient exposés de manière forte ou très forte aux risques climatiques d’après l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. Quand un particulier part à la recherche d’un logement pour y vivre ou pour investir en le mettant en location, le bouleversement climatique est donc un critère qu’il ne doit plus négliger, car il est tout aussi important que : 

  • Les caractéristiques du bien immobilier : ancien ou neuf ; maison ou appartement ; au rez-de-chaussée ou en étage ; présence d’un jardin, d’un balcon, d’un parking…
  • Le prix au mètre carré.
  • La qualité de la construction concernant notamment la toiture, l’installation électrique, l’isolation thermique et phonique ou encore les parties communes si l’appartement se trouve dans une copropriété.
  • Le diagnostic de performance énergétique (DPE).
  • Les charges de copropriété.
  • Les nuisances sonores.
  • La proximité avec les commodités : commerces, hôpitaux, transports en commun, espaces verts, établissements scolaires, infrastructures sportives…
  • La sécurité.
  •  

Durant l’été 2023, 13 % des Français envisageaient de plier bagage temporairement ou définitivement à cause notamment des conséquences du réchauffement climatique, selon l’Ifop. Propriétaire ou locataire ! Il est judicieux de se renseigner sur les risques climatiques et ses conséquences qui peuvent diminuer la valeur d’un bien immobilier.

Le changement climatique a déjà un impact sur l’immobilier

Le dérèglement climatique et ses conséquences affectent de nombreux acteurs du marché immobilier comme les assureurs, les promoteurs, les investisseurs, les agents immobiliers, les propriétaires, les acheteurs, etc… Dans certaines régions, les demandes étant exponentielles, risquent de saturer le marché et d’augmenter les prix de vente. Dans d’autres lieux, les propriétaires craignent que la valeur de leurs logements ne diminue, les obligeant à céder à perte leur logement ou à renoncer à la vente.

Existe-t-il des endroits en France moins exposés que d’autres pour investir sans craindre les catastrophes naturelles déclenchées par le dérèglement du climat ? Faisons un point !

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Dérèglement climatique : les régions où l’investissement immobilier est moins risqué ?  

Il existe encore des emplacements qui offrent de belles opportunités pour investir sur le long terme. En fonction de l’évolution du climat et des conditions météorologiques, l’Agence européenne de l’environnement (EEA) indiquait en février 2020 des endroits où il ferait bon vivre en 2050. Pour en venir à cette conclusion, cette dernière s’est appuyée sur l’indice de chaleur, la température du thermomètre mouillé, le cadre de vie, l’agriculture, etc… Selon l’agence, des régions peuvent permettre à des acquéreurs d’investir dans l’immobilier sur du long terme. 

  • La Bretagne.
  • La Normandie.
  • Les Yvelines.
  • L’arrière-pays provençal de la Côte d’Azur. 
  • La Bourgogne.  

François Lavessière, fondateur de la plateforme Où vivre, abonde dans ce sens. Il faudrait soit opter pour La Bretagne et la Normandie :

Si on veut vraiment être à l’abri des canicules et de la sécheresse, c’est toute la façade Nord-ouest qui est le plus à l’abri.

Soit préférer des régions comme le Massif central, les Alpes, les Pyrénées, le Morvan, les Vosges ou encore le Jura :

Plus on monte en altitude, plus on va pouvoir résister.

Mais il y a néanmoins un mais :

En altitude, on a peut-être moins chaud, mais on peut subir de graves sécheresses, comme en Haute-Loire pendant l’été 2022.

Bon à savoir

Changement de comportement chez les propriétaires : les agents immobiliers le confirment

Des habitants en provenance du sud de la France ont déjà tranché. Ils ont vendu leur habitation pour racheter une résidence principale sur la Côte d’Émeraude, par exemple. Le marché de la résidence secondaire bouge aussi, comme le constatent des agents immobiliers. Des propriétaires, dont des retraités, habitant le Var, le Pays basque ou près de Toulouse dans le département de la Haute-Garonne en région Occitanie, se disent affectés par la recrudescence des intempéries dans le sud-est et le sud-ouest. Ils viennent prospecter pour s’établir en Bretagne ou en Normandie pendant ces périodes climatiques intenses.

Attention, ces régions ne garantissent pas que l’investissement immobilier sera épargné par toutes les catastrophes dues au changement climatique. Certes, la Bretagne et la Normandie, qui restent parmi les plus fraîches, même si le mercure peut encore grimper de quelques degrés, selon les prévisionnistes, ont pour le moment le profil idéal pour mieux appréhender les longues périodes de canicule. En revanche, des dangers menacent les villes côtières ou portuaires : les vagues-submersions et la montée des eaux.

Dans ce cas, le futur acquéreur portera peut-être son choix sur les Yvelines. Ce département, situé en région Île-de-France, possède des forêts qui conservent la fraîcheur en période de canicule. Seulement voilà, les villes, construites à proximité de ces espaces boisés, risquent de perdre de leur valeur devant la multiplication des feux de forêt en France, dont certains sont attribués aux vagues de chaleur. La Bourgogne n’est pas à l’abri, non plus, des incendies. Le choix est cornélien. Admettons-le !

Investissement locatif : quelles sont les villes à privilégier ?  

Hausse des températures, pluies intenses, feux de forêt, pics de pollution, etc… Le futur investisseur doit se dire qu’il va devoir choisir entre la peste et le choléra. Comme nous l’écrivions ci-dessus, 62 % des Français seraient affectés par les risques liés au changement du climat. Le futur investisseur devra se tourner vers ces villes tricolores s’il veut fuir :

Une hausse des températures

Ce phénomène est à prévoir dans certaines zones de l’Hexagone selon Météo France. Néanmoins, il y a des villes qui offrent de belles opportunités si un investisseur veut réaliser un placement locatif, selon le site Investissement Locatif : 

  • Dunkerque.
  • Lille.
  • Le Havre.
  • Nantes.
  • Brest.
  • Besançon.
  • Metz.
  • Strasbourg. 

Ces communes ne seront pas épargnées par la hausse du mercure. Mais le changement sera moins flagrant en comparaison d’autres villes.

Les pluies intenses provoquant des inondations et des crues

Les images, du hameau de la Bérarde à Saint-Christophe-en-Oisans complétement ravagé par des crues torrentielles en juin 2024, sont encore bien présentes dans nos têtes. La montée des eaux peut engloutir un placement financier en quelques secondes. Il est évident que les zones à privilégier pour un investissement doivent plutôt être situées à l’intérieur des terres comme : 

  • Reims.
  • Lille.
  • Rennes.
  • Angers.
  • Tours.
  • Toulouse.
  • Lyon.
  • Grenoble.
  • Limoges.
  • Clermont-Ferrand.
  • Besançon.
  • Mulhouse.
  • Dijon.
  • Metz.
  • Nancy. 

Cela ne veut pas dire qu’elles ne seront jamais touchées par des inondations, mais elles sont moins exposées.

Les feux de forêt

Pendant la période estivale, des incendies ont ravagé des milliers d’hectares d’espaces boisés en France, ces dernières années. Mais les risques de feux de forêt sont moindres dans certaines villes : 

  • Paris.
  • Dunkerque.
  • Lille.
  • Le Havre.
  • Orléans.
  • Tours.
  • Angers.
  • Rennes.
  • Reims.
  • Mulhouse.
  • Nancy.
  • Strasbourg.
  • Metz.
  • Besançon.
  • Lyon.
  • Limoges.
  • Clermont-Ferrand.
  • Grenoble.
  • Toulouse.  

Le mot de la fin revient à François Lavessière qui estime que certains endroits sont plus résilients que d’autres, qu’ils vont s’adapter plus rapidement aux évolutions climatiques, et qu’il est présomptueux de prédire l’avenir climatique :

On ne peut pas s’aventurer à dire qu’en 2050, le climat de cette ville, ce sera ça. Il y a 100 % de chance que ce ne soit pas précis. On ne sait pas vraiment comment cela va évoluer précisément. Si tous les modèles s’accordent sur une hausse globale des températures et une augmentation des événements extrêmes, ce n’est pas le cas pour les précipitations annuelles, par exemple.

Des données publiées par Météo France montrent pourtant que d’ici 2050, les températures pourraient avoisiner 40° à Paris et 32° à Brest.

Bien immobilier et dérèglement climatique : les mentalités changent

Les nouvelles constructions sont censées respecter les normes environnementales. L’État français a mis en place le dispositif de transition énergétique permettant de réguler la consommation d’énergie des bâtiments pour des logements moins énergivores. Quant aux Français, ils sont 9 sur 10 à estimer qu’il faut changer nos habitudes de vie pour lutter contre les effets du changement climatique selon une enquête réalisée en ligne en janvier 2024. Ces changements et ces prises de conscience pourraient freiner le changement climatique.

Faire appel à un de nos courtiers  

Le dérèglement climatique peut déstabiliser plus d’un futur propriétaire, voire investisseur. Nos courtiers connaissent bien les secteurs dans lesquels ils évoluent. Ils connaissent donc les dangers climatiques inhérents à leurs villes, leurs départements, leurs régions. Ymanci et ses centaines de professionnels spécialisés dans le crédit immobilier, le rachat de prêts, et l’assurance emprunteur, a obligatoirement une agence dans ou à proximité d’une des villes citées dans cet article.

¹ 32 millions de personnes dans le monde selon le haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ont dû se déplacer en 2022.

Parmi les villes qui pourraient mieux aborder le dérèglement climatique que d’autres, certaines ont aussi des prix au m² abordables pour un achat ou un investissement locatif :  

Rénovation énergétique et températures extrêmes

Nous sommes tous sensibilisés à l’intérêt des travaux de performance énergétique pour faire diminuer le montant de nos factures énergies. Dans notre esprit, la problématique du froid est omniprésente. Cependant le dérèglement climatique à comme principal inconvénient, depuis plusieurs années, de nous exposer à des périodes de canicule. On oublie souvent que les travaux de performance énergétique, comme l’isolation thermique par l’extérieur, ont aussi pour vertu de nous protéger des températures élevées. Outre l’amélioration de notre confort, les travaux d’isolation permettent aussi de diminuer le montant des factures d’énergie liées à l’utilisation de la climatisation.

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