Assurance de prêt pour les primo-accédants : les précautions à prendre

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

Vous vous lancez dans l’achat de votre première résidence principale. Cette aventure immobilière est une étape importante dans votre vie. Toutefois, elle donne lieu à un mélange d’émotions contrastées. Vous êtes persuadé d’avoir pris la bonne décision. Pour vous, cela ne fait aucun doute. La baisse des taux d’intérêt se confirme en dépit d’une situation politique instable et budgétaire incertaine. Et les conditions d’emprunt semblent s’améliorer grâce à la volonté des banques de relancer l’activité de crédit.

Mais, il y a un mais. Vous ressentez aussi de la crainte. Comme la plupart des primo-accédants, vous allez souscrire un prêt immobilier sur une durée qui peut être longue, voire très longue. La somme nécessaire pour mener à bien ce projet immobilier peut aussi être astronomique. Et il y a un autre paramètre qu’il ne faut pas oublier : l’assurance emprunteur ! La condition sine qua non pour obtenir un prêt immobilier.

L’assurance de prêt immobilier fait effectivement office de protection pour l’emprunteur, sa famille et l’organisme de crédit en cas de survenance d’un imprévu. L’assurance de prêt permettra à la banque ou à l’organisme de prêt de récupérer le capital que l’emprunteur ne peut plus rembourser après un aléa de la vie : une maladie, un accident, une perte d’emploi, etc.

Et là, vous vous dites : pourquoi devrais-je souscrire une assurance de prêt alors que je suis un primo-accédant en bonne santé, avec une situation professionnelle stable ? La raison est simple. La durée d’un prêt immobilier peut atteindre 27 ans et les sommes prêtées par une banque ou un organisme de prêt sont parfois importantes. Comme nous l’évoquions ci-dessus.

Alors certes, vous ne présentez pas aujourd’hui un profil d’emprunteur à risque. Mais nous savons que la vie peut nous jouer de vilains tours. Beaucoup d’entre nous ont dans leur entourage plus ou moins proche, des individus qui ont vu leur vie basculer du jour au lendemain. Voilà pourquoi les prêteurs vous demanderont de leur apporter une garantie, qui peut se présenter sous la forme d’une hypothèque, d’une caution, mais surtout d’une assurance de prêt immobilier.

Une assurance de prêt n’est pas un bout de papier qu’il peut être signé à la va-vite, sur un coin de table. Non, l’assurance emprunteur est un contrat qu’il faut lire entre les lignes, qu’il faut comprendre. Comme tous les contrats, il y a des précautions à prendre, que vous soyez un primo-accédant ou un acquéreur confirmé. Des précautions, la rédaction d’Ymanci en a relevé quelques-unes. Nous allons les énoncer dès maintenant pour vous éviter de commettre des erreurs, de tomber dans les pièges courants.

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1.Vous ne devez pas vous jeter sur la première offre

À moins d’avoir un coup de cœur pour un vêtement, vous en essayez plusieurs puis vous passez en revue les coutures, les boutons ou les fermetures à glissière, les matières utilisées pour le confectionner, la coupe. C’est la même chose pour une assurance de prêt. Vous devrez effectivement comparer les offres, et elles sont nombreuses, disponibles sur le marché assurantiel avant de choisir celle qui vous offrira la meilleure couverture, au meilleur prix.

Nota bene ! Les établissements bancaires soumettent souvent leur propre assurance emprunteur. Vous ne le savez peut-être pas, mais vous n’êtes plus obligé de l’accepter. Vous pouvez vous adresser à des assureurs extérieurs depuis la loi Lagarde, qui fêtera son quart de siècle en 2025. Cette loi permet de choisir en toute liberté son contrat d’assurance emprunteur. Il s’agit du principe de délégation d’assurance.

Que devez-vous savoir sur la délégation d’assurance ?

Elle est souvent moins chère que les contrats bancaires et plus appropriée. Il est possible d’économiser des centaines, voire des milliers d’euros. Elle doit néanmoins respecter les garanties au moins équivalentes à celles de l’assurance groupe de l’organisme prêteur.

Ces offres, qui doivent correspondre à vos attentes, mais aussi à celles du prêteur, peuvent être comparées via nos outils en ligne, gratuits, rapides, sans engagement. Vous pourrez comparer ces devis avec l’assurance de la banque en vous basant sur la fiche standardisée d’information (FSI).

Bon à savoir

2-Vous devez choisir les bonnes garanties pour le présent, mais aussi pour le futur

Il est préférable que vous appliquiez ce proverbe :

Mieux vaut prévenir que guérir.

Quand vous flashez sur un vêtement, vous vous posez peut-être ce type de questions : en ai-je vraiment besoin ? Aurais-je des occasions de le porter ? C’est pareil pour les garanties. Ces dernières doivent correspondre à votre situation personnelle, à vos besoins, au moment de la souscription. Mais il faut aussi essayer de voir plus loin, sur le long terme.

Rappelons que la durée d’un prêt immobilier peut aller jusqu’à 27 ans. En plus d’un quart de siècle, la survenance de certains imprévus contrariants, peut survenir : invalidité, incapacité, perte d’emploi, décès. Un de ces aléas peut vous empêcher de rembourser les mensualités de ce crédit.

Nota bene ! Dès que vous souscrivez une assurance emprunteur auprès de votre banque ou d’un assureur externe, deux garanties sont systématiquement incluses dans votre contrat :

  • Décès.
  • Perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA).

Comme vous vous apprêtez à devenir propriétaire de votre première résidence principale, il y a de fortes chances que deux autres garanties soient exigées :

  • Invalidité permanente totale (IPT).
  • Incapacité temporaire de travail (ITT).

Ces garanties seront également requises à un propriétaire investissant, par exemple, dans une résidence secondaire. Il est possible de renforcer ce niveau de protection en :

  • Ajoutant une ou plusieurs garanties, comme la perte d’emploi, qui ne figure pas, à cette date, dans celles exigées.
  • Augmentant le rachat d’exclusions de garanties.

Il est primordial de connaître les couvertures exigées et optionnelles, la liste des exclusions de garantie, les limitations de ces garanties, etc., pour éviter une mauvaise surprise en cas de sinistre.

3-Vous devez tenir compte des exclusions de garantie

Avant d’acheter un vêtement, vous vérifiez de nombreux critères. La vérification est aussi valable pour les assurances. Certaines d’entre elles excluent des garanties si le profil de l’assuré est considéré comme à risque. Il faut lire avec attention les conditions générales de l’assurance et les comprendre.

Si vous avez des doutes, il ne faut pas les garder pour vous. Il est conseillé d’en parler avec un courtier spécialisé en assurance emprunteur. Si vous changez de mode de vie, vous pouvez revoir les garanties.

Quels sont ces profils à risque :

Nota bene ! Pour les profils considérés à risque, qui peuvent être exposés aux exclusions sur plusieurs garanties, il existe des assurances qui peuvent proposer un rachat d’exclusion permettant de couvrir le risque de défaillance de paiement pour un des motifs cités ci-dessus.

Mais si vous présentez un risque aggravé de santé, vous pouvez aussi vous tourner vers la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé). Ce dispositif facilite l’accès à l’assurance emprunteur, mais aussi au crédit.

4-Vous devez être attentif aux tarifs

Quand vous achetez un vêtement, vous faites attention au prix. La situation est semblable pour une assurance emprunteur immobilier ! Car le coût peut représenter jusqu’à 30 % du prix total du crédit. Le prix est fixé selon l’âge, l’état de santé, la profession et aussi les garanties souscrites en fonction des habitudes de vie du souscripteur comme un fumeur ou un sportif qui aime l’adrénaline. Il va sans dire qu’il faut réaliser des devis pour comparer :

  • Les tarifs des différentes assurances de prêt avant de dénicher celle qui bénéficiera du meilleur rapport qualité-prix.
  • Les taux comme le taux annuel effectif assurance (TAEA) et le taux annuel effectif global (TAEG). Le premier sert à calculer le prix de l’assurance de crédit immobilier. Le second tient compte de tous les coûts du prêt, assurance emprunteur comprise. Ce dernier ne doit pas dépasser le taux d’usure.
  • Les garanties exigées et/ou optionnelles.
  • Le délai de carence prend effet dès la signature du contrat d’assurance emprunteur. Si un événement malheureux se produit pendant ce délai, qui peut aller jusqu’à un an chez certains assureurs, les garanties ne seront pas applicables.
  • Le délai de franchise correspond à la durée pendant laquelle l’assureur ne versera rien au moment de la survenance d’un aléa de la vie. C’est à l’issue de ce délai, qui peut aller de 30 à 180 jours en fonction des compagnies d’assurance, que les mensualités du prêt seront prises en charge par l’assurance.
  • La quotité en cas de co-emprunteur.
  • Les conditions générales.

5-Vous pouvez utiliser le droit de rétractation

Vous avez acheté un vêtement. Après un nouvel essayage à votre domicile, il ne vous convient plus. Vous avez la possibilité de vous rétracter en le rapportant dans le magasin. C’est du pareil au même pour une assurance de prêt. Vous disposez d’un délai de rétractation de 14 jours, après la signature du contrat. Pendant ce délai, il est prudent de (re)vérifier que le contrat correspond bien à votre profil, à vos attentes, à vos besoins.

6-Vous pouvez solliciter l’aide d’un courtier

Quand vous hésitez sur un achat de vêtement, vous faites appel à un conseiller ou une conseillère de vente. C’est bonnet blanc et blanc bonnet pour une assurance de prêt qui est un produit complexe. Le courtier, expert en assurance de prêt, pourra vous :

  • Prodiguer des conseils personnalisés sur le choix du contrat.
  • Aider à choisir le contrat adapté à votre situation au moment de la demande du crédit immobilier.
  • Seconder dans le calcul de son coût.
  • Expliquer les subtilités des garanties exigées ou optionnelles.

À retenir : après les taux d’intérêt, le prix de l’assurance de prêt est la deuxième dépense d’un crédit immobilier.

Ce qu’il faut retenir !

  • Le primo-accédant, comme les autres profils d’acheteurs d’un bien immobilier, doit souscrire une assurance emprunteur.
  • Le primo-accédant doit lire correctement le contrat pour connaître les tenants et les aboutissants concernant les conditions générales.
  • Le primo-accédant est désormais autorisé à choisir son assurance emprunteur en passant par une banque ou une délégation d’assurance.
  • Le primo-accédant peut demander l’aide d’un courtier.