Marché immobilier : le PTZ 2024 et son lot de changements

Florence Carpentier journaliste de la presse écrite
Publié le , mis à jour le par Florence Carpentier - Journaliste de la presse écrite

L’année 2023 se termine sur un marché immobilier sous tension : crédits en chute, transactions au ralenti, établissements financiers frileux quand il s’agit de débloquer des fonds pour un emprunt, taux d’intérêt élevés empêchant de finaliser les ventes… Après une année morose, voire très morose, dans le secteur de l’immobilier, que pouvons-nous espérer pour l’année prochaine ? Alors que Noël approche, la période est propice pour formuler des vœux du côté des promoteurs, des constructeurs, des conseillers immobiliers, des courtiers, des banquiers, des notaires, mais aussi des particuliers qui veulent devenir propriétaires… Tout ce petit monde espère en effet que l’année 2024 apporte son lot de bonnes nouvelles.

Une note d’espoir ? Un changement prendra effet dès le 1er janvier 2024. Il s’agit du prolongement du prêt à taux zéro, plus connu sous l’acronyme PTZ, jusqu’en 2027. Dans un premier temps ! Ce prêt aidé devait prendre fin 2023. Par cette décision, le gouvernement veut encourager les Français à accéder à la propriété.

Quelles sont les conditions d’éligibilité ? 

À partir du 1er janvier 2024, ce dispositif va subir de nouvelles évolutions, de nouveaux changements, pour trois raisons :

  • Mieux coller au marché de l’immobilier.
  • Permettre à beaucoup plus de ménages d’accéder à la propriété.
  • Booster les secteurs du bâtiment, de la construction, de l’immobilier neuf.

Focus sur le nouveau prêt à taux zéro 2024, qui est, comme son nom l’indique, un crédit sans intérêt. C’est-à-dire son taux est de 0 %.

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Les personnes intéressées devront être des primo-accédants  

Ce dispositif est destiné aux personnes qui achètent leur premier logement ou qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale dans les deux années qui précèdent l’obtention du prêt immobilier. Ils peuvent être cependant propriétaires d’un investissement locatif ou d’une résidence secondaire sans condamner leur éligibilité au prêt à taux zéro.

Bon à savoir : ce premier bien immobilier doit être la résidence principale du demandeur au plus tard douze mois après l’achat ou la fin des travaux s’il s’agit d’un logement neuf.

Une somme plus importante et sans intérêt 

Le montant du prêt à taux zéro, dont les ménages pourront bénéficier l’année prochaine, pourra aller jusqu’à 100 000 € maximum selon les zones et le profil des foyers, contre 80 000 € en 2023.

Bon à savoir : le prêt à taux zéro, dont la demande doit être faite au même temps que l’emprunt immobilier, ne finance pas l’intégralité de l’achat du bien immobilier.

La nature du bien immobilier, sa localisation, la composition du foyer

En 2024, ce dispositif concernera les logements neufs qui se trouvent en zone A et B1, ainsi que les logements anciens avec travaux en zone B2 et C. L’État veut privilégier les logements collectifs neufs dans les zones tendues et dans l’ancien qui nécessite des travaux. Pour favoriser l’accès à la propriété et faire face à l’inflation et à la hausse des taux d’emprunt, le PTZ 2024 concerne désormais 209 nouvelles villes qui ont été reclassées en zones tendues.

Bon à savoir : cette énième version du PTZ ne prend plus en compte la construction de maisons neuves et individuelles.

Les plafonds du PTZ en 2024

Le plafond des revenus annuels d’un ménage a été revu et corrigé pour permettre à de plus en plus de ménages français de profiter de ce prêt aidé. Ce nouveau barème permet ainsi d’affronter l’inflation et l’augmentation des taux d’emprunt qui devraient encore augmenter dans les mois qui viennent avant de stagner puis de fléchir, si les prévisions sont bien évidemment exactes.

En 2023, la quotité financée du prêt aidé pour les plus modestes devait être égale à 40 % du prix global de l’opération, à savoir l’achat, les travaux, les frais de notaire, et cetera. Pour l’année 2024, elle équivaudra à 50 % du prix de l’acquisition toujours en fonction de la zone géographique de la résidence principale, de la composition du foyer.

Le PTZ version 2024 est désormais ouvert à la classe moyenne pour faciliter l’accession à la propriété surtout dans des biens dits de « dernière génération » qui sont censés être aux normes thermiques, phoniques et environnementales. Cette nouvelle tranche de revenus, qui concerne les foyers dont les ressources sont comprises entre 37 000 et 49 000 € par an, pourra obtenir un financement à taux zéro à hauteur de 20 % maximum du prix du bien.

Bon à savoir : les locataires, qui vivent dans des logements sociaux, pourront, s’ils le désirent, acheter leur appartement pour en faire leur résidence principale. Dans ce cas, ils pourront bénéficier d’un PTZ de 20 % contre 10 %.

La durée de l’emprunt 

La durée de remboursement d’un PTZ s’étend sur 20, 22 ou 25 ans, selon les cas, avec une période de remboursement différé de 5, 10 ou 15 ans. Cette période de différé, durant laquelle l’emprunteur, doit s’acquitter de l’assurance de prêt, est décidée après l’étude des revenus de l’emprunteur. Celle-ci ne prend pas en compte les mensualités qui correspondent aux autres prêts souscrits pour financer la résidence principale.

Bon à savoir : le PTZ vient en complément d’un emprunt immobilier dit classique et peut aussi être associé à d’autres prêts aidés comme le prêt Action Logement.

Où réclamer le PTZ ?

L’acquéreur doit se rendre dans un établissement financier qui a signé une convention avec l’État.

Espérons que la nouvelle version du PTZ aura l’effet escompté, à savoir rendre plus favorable l’achat immobilier en 2024. Près de 6 millions de nouveaux bénéficiaires pourraient être potentiellement intéressés par cette nouvelle version.